Science-fiction : Points de vue

Par | 11/10/2011 | Lu 1480 fois




La science-fiction est un genre présentant une grande diversité. Il y en a de tous les styles, de toutes les formes, pour tous les goûts. J'aimerais essayer ici de faire une petite présentation/classification sans prétention.

La science-fiction fait partie du mouvement plus large appelé imaginaire. Dans ce mouvement, des éléments étrangers à la réalité font partie de l'oeuvre. C'est leur nature et leur rapport à la réalité qui détermine le genre.

Les plus anciens genres de l'imaginaire sont les contes, mythes et légendes. Le fantastique et la fantasy sont basés sur la magie. Dans le premier cas, elle fait irruption dans le monde réel (Harry Potter, Twilight...) Dans le second cas, tout l'univers est fictif et magique (Le Seigneur des Anneaux, Les Chroniques du Disque-Monde...) La SF se distingue de tous ces genres car elle ne fait pas appel à la magie mais à la science et à la technologie.

Pour classifier les styles de la SF, on peut prendre plusieurs points de vue. Ces points de vue peuvent se combiner presque librement pour caractériser une oeuvre.

Premier point de vue : L'époque

Certaines oeuvres de SF se déroulent dans le futur, proche ou lointain. Elles décrivent des technologies que nous ne maîtrisons pas (encore?). On appelle ce style l'Anticipation. Dans ce style, on peut citer Star Trek, le Cycle de Fondation ou Rama. Mais attention, on définit une oeuvre d'anticipation par rapport à sa date de rédaction. C'est ainsi que 1984, qui se passe pour nous dans le passé, est bel et bien une oeuvre d'anticipation puisque son auteur l'a écrite en 1948 en imaginant ce que serait son futur. C'est également le cas de nombreuses oeuvres de Jules Verne.

D’autres œuvres se déroulent dans le passé, mais un passé qui n'a jamais existé. Cette réécriture de l'histoire s'appelle uchronie. Parfois, l'auteur décrit une époque précise, avec quelques changements. Mais les auteurs les plus ambitieux revisitent toute l'histoire à partir d'un évènement clé qu'ils modifient. Ils imaginent ce que serait la Terre si... Exemples : Chroniques des Années Noires ou Roma Aeternae mais aussi Wild Wild West.

D'autres oeuvres de SF se déroulent au présent, ou à une époque indéterminée proche du présent. Il n'existe pas de nom pour ce style. Steven Spielberg est un réalisateur emblématique de cette SF se déroulant "de nos jours", selon l'expression consacrée, avec des films comme E.T. ou Rencontres du Troisième Type.

Certaines oeuvres se laissent difficilement classer. C'est le cas de Star Wars, qui se déroulent dans un passé lointain, dans une galaxie lointaine. En fait, l'introduction de Star Wars rappelle celle des contes et légendes : "il était une fois..."


Deuxième point de vue : Le lieu

On distingue essentiellement deux types de lieux dans les oeuvres de SF : l'espace et les planètes. Selon qu'une histoire se déroule dans l'un ou sur l'autre, on parlera de Space Opera ou de Planet Opera.

Le Planet Opera se déroule donc essentiellement sur une ou des planètes, parfois étranges ou spectaculaires. On restreint parfois ce genre aux seuls oeuvres se déroulant dans des décors planétaires grandioses, comme Avatar.

Le Space Opera se déroule dans l'espace. Il met en scène des vaisseaux spatiaux, parfois des combats fantastiques. Dans le genre, on peut citer le cycle de l'Aube de la Nuit, ou celui des Inhibiteurs.

Bien sur, certaines oeuvres mélangent les deux. C'est le cas de presque tous les grands cycles. Star Wars, par exemple, est décrit comme un archétype du space opera alors que certains épisodes sont typiques du planet opera (comme la course de pods sur Tatooine).


Troisième point de vue : Le style

Le terme "style" désigne ici les descriptions, les décors, les graphismes (s'il y en a).

Il y a d'abord le style SF rétro, du genre Star Trek, avec uniformes moulants, atmosphère aseptisée et un soupçon d'utopie.

A l'opposé, il y a le cyber punk. Les ambiances cyber punk sont sombres, lourdes, électriques, angoissantes. Les machines y jouent un rôle crucial, à la fois assistantes et rivales. Exemples : Robocop ou Total Recall.

Dérivé du cyber punk, le steam punk. Ce style est souvent lié à des uchronies. On y décrit des technologies et des ambiances inspirées de la révolution industrielle. Personnellement, j'adore ! Les meilleurs exemples sont : 20.000 lieues sous les mers, Wild Wild West ou encore des adaptations de Sherlock Holmes.

La hard SF est beaucoup moins exotique. Elle prend pour modèle la science actuelle et ne fait que des suppositions plausibles. Avec la hard SF, il n'y a ni désintégrateur protonique, ni saut hyper-spatial. Par contre, accrochez-vous bien lors des séquences d'explications techniques sur le rôle des introns dans une mutation génétique ou les fabuleuses propriétés de la troisième couche électronique de tel élément chimique... De bons exemples : l'Echelle de Darwin et la Trilogie de Mars.

Le techno-babillage est un autre style, assez fréquent. Il consister à faire parler les personnages dans un jargon pseudo-technique à la limite du compréhensible... sauf pour les initiés ! L'exemple typique du techno-babillage est Star Trek. Le techno-babillage, c'est proposer de déphaser le modulateur de champs du cerveau positronique de Data et d'utiliser la matrice de virtualité du holo-deck pour faire une interface avec le générateur de flux subspatial de la propulsion exponentielle afin d'obtenir un four à micro-ondes !


Quatrième point de vue : Le thème

Outre l'époque, le lieu et le style, une oeuvre de SF peut se caractériser par son thème. Il existe des dizaines de thèmes de bases, déclinables à l'infini (heureusement pour les auteurs à venir!).

Le thème classique, c'est celui du premier contact, à savoir la toute première rencontre entre l'humanité et un ou plusieurs races extraterrestres : E.T., Rencontres du Troisième Type, V...

Si les ET sont hostiles, le premier contact devient une Invasion, comme dans Independance Day ou Skyline.

Autre thème fréquent, surtout dans le space-opéra : l'exploration spatiale, comme dans Star Trek.

Après l'exploration vient la colonisation (Dialogues avec l'extraterrestre), éventuellement accompagnée de terra-formation (trilogie martienne).

Il y a aussi les empires galactiques, qui peuvent parfois connaître des problèmes : Saga du Commonwealth, Cycle du Ã, Star Wars...

La xéno-archéologie est un thème très intéressant. On le retrouve dans Stargate, les Machines de Dieu, l'Aube de la Nuit...

Les voyages dans le temps sont un autre classique, avec La Machine à explorer le Temps, Retour vers le Futur...

Proche des voyages dans le temps, il y a les univers parallèles, qui apparaissent dans Stargate ou dans le cycle BD Uchronie(s).

Certaines oeuvres traitent du Post-humanisme (après l'humanité que nous connaissons) ou du Trans-humanisme (que va devenir l'espèce humaine). Exemples : l'élévation dans Stargate, les démarchistes, conjoineurs et ultras dans les Inhibiteurs, les edenistes dans l'Aube de la Nuit...

Les histoires de Robots sont également un genre à part, comme dans (litote..) les Robots d'Asimov.

Et je suis certain que j'en oublie...

En conclusion :

Je pense que la classification en 4 points de vue tient la route. C'est quelque chose que je prépare depuis un petit temps. Mais il est évident qu'il doit manquer des genres, surtout dans les points de vue "thème" et "style".

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