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🎬 Solaris | 1972

12/04/2024
Lu 443 fois





Solaris : affiche francophone et affiche originale
Solaris : affiche francophone et affiche originale

Synopsis

La planÚte Solaris, recouverte d'un océan, a longtemps intrigué les chercheurs qui y ont installé une station.

Faute de résultats concluants, le docteur Kris Kelvin, un homme bouleversé par le suicide de sa femme, y est envoyé afin de définir s'il faut fermer la station ou non.

Sur place, il dĂ©couvre l'Ă©quipe du laboratoire spatial pris par une folie Ă  laquelle il risque de succomber lui-mĂȘme... 

Présentation

Le film Solaris d'AndreĂŻ Tarkovski (Stalker) est vu par la critique comme une rĂ©ponse soviĂ©tique Ă  2001 : L’OdyssĂ©e de l’Espace de Kubrick, sorti en 1968. Mais on a tort de les opposer cinĂ©matographiquement parlant, car ces deux films mettent en scĂšne des quĂȘtes ; des quĂȘtes de l’humanitĂ© pour se comprendre en s’interrogeant, en interrogeant sa condition face Ă  l’absolu. N’est-ce pas la vocation de la science-fiction, sinon de tout rĂ©cit ? Peut-ĂȘtre.

Kris Kelvin, psychologue de son Ă©tat, se rend sur la station scientifique en orbite autour de la planĂšte Solaris. Contrairement Ă  ce qu’affirme le synopsis, ce n’est pas tant pour savoir si l’on doit fermer ou non la station que Kris Kelvin s’y rend. C’est pour enquĂȘter sur les visions que rapporta le scientifique Burton : celles d’un enfant de plusieurs mĂštres de haut, faites de la matiĂšre protoplasmique servant d’ocĂ©an Ă  la planĂšte Solaris, Ă©vĂšnement qui fait traverser Ă  la « solarisologie », la discipline scientifique Ă©tudiant ce monde, une grave crise Ă©pistĂ©mologique. Comment expliquer cet inexplicable ?

Bien vite, Kris Kelvin se verra confrontĂ© aux deux seuls survivants de la station... et surtout Ă  ses propres visions qui ne sont pas, Ă  mon sens, tant une « folie » qu’une volontĂ© de sortir de la Caverne de Platon, dans laquelle le Monde des IdĂ©es Ă©tant cette Solaris si difficile Ă  apprĂ©hender.

Les décors du film et la photographie, simples et épurés, le rythme lent propice à instiller doutes et réflexions, tout concourt à une introspection tant chez notre héros que chez le spectateur.

La station spatiale m’évoque l’hĂŽtel Overlook de Shining (l’horreur en moins, quoique
) en cela que c’est un lieu illogique, voire alogique. Les objets et les gens se dĂ©placent, certains plans n’ont pas de sens, d’autres au contraire bien trop... Nous nous y perdons comme nous nous perdons parfois dans les abĂźmes et les circonvolutions de notre propre cerveau ou de notre propre conscience.

C’est en somme entre deux heures trente et trois heures (selon la version que vous regardez) de mĂ©ditation et d’introspection qu’ici nous propose Tarkovski. Deux heures trente Ă  trois heures de pause dans la fiĂšvre de notre temps pour se chercher, et peut-ĂȘtre se retrouver.

Deux heures trente Ă  trois heures pour le plus grand et peut-ĂȘtre le plus beau des premiers contacts de l’humanitĂ©.

Cela vaut bien le coup de regarder, non ?

Jacques BELLEZIT
Copyright @ Jacques Bellezit pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Koyolite TSEILA le 12/04/2024 10:33 | Alerter
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KoyoliteTseila
Je te remercie pour la présentation de ce film. J'ai vu Solaris la version de 2002 avec George Clooney, qui fut un excellent somnifÚre, mais un trÚs mauvais film de science-fiction. La version que tu présentes est celle d'Andreï Tarkovsky, réalisateur du célÚbre Stalker et, pour répondre à ta derniÚre question, je dois dire qu'elle semble bien valoir le coup de la regarder.

2.Posté par Michel MAILLOT le 12/04/2024 11:30 | Alerter
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mmaillot
Superbe souvenir à la vision envoûtante de de ce film.
AllongĂ© sur une moquette devant la Sony 51cm en visionnant la version VHS 250 lignes. Tout pour manquer la rencontre et pourtant. MalgrĂ© l’inconfort et la qualitĂ© plus que moyenne de l’image, un voyage inoubliable. Un rythme lent mais une maĂźtrise parfaite de l’histoire. Je n’ai pas vu le temps passer, c’était il y a plus 35 ans mais il m’a vraiment marquĂ©. De cette rencontre, ce Contact progressif entre Kris et l’autre, un lent cheminement, je me souviens, oui d’une espĂšce de magie pour apprivoiser l’incomprĂ©hensible. Aussi de laisser en arriĂšre blessures et certitudes pour nouer ou renouer avec sa propre humanitĂ© au travers de la planĂšte ocĂ©an. Il faut que je le revois ce film en espĂ©rant ne pas avoir bĂąti autre chose comme il arrive parfois avec les livres. En tout cas la mise en scĂšne, les acteurs, loin des tonitruances Hollywoodiennes nous apporte une vision pleine d’émotion, propice Ă  l’éveil en douceur Ă  la grĂące et l’intelligence. Tarkowski un des plusieurs grands rĂ©alisateurs Ă  l’époque a fait un chef d’oeuvre du roman de Stanislaw Lem. Le remake avec Clooney inutile et ennuyeux, oui.
Merci pour cette chronique et dĂ©solĂ© pour d’éventuelles coquilles, le smartphone n’est pas trĂšs pratique pour taper un texte un peu long.

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