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Tau Zéro | Tau Zero | Poul Anderson | 1970

Par | 28/06/2014 | Lu 1273 fois




Tau Zéro @ 2012 Le Bélial' | Illustration de couverture @ Manchu
Tau Zéro @ 2012 Le Bélial' | Illustration de couverture @ Manchu

Illustration et quatrième de couverture

Terre, XXIIIe siècle. Ils sont cinquante. Vingt-cinq femmes, vingt-cinq hommes. Parmi les meilleurs dans leurs domaines : astrophysiciens, mathématiciens, biologistes, astronavigateurs... Leur mission est la plus sidérante qui soit : rejoindre l'étoile Beta Virginis en quête d'une nouvelle Terre. Ils disposent pour ce faire du plus stupéfiant des vaisseaux, le Leonora Christina, dernier né de sa génération, un navire capable de puiser son énergie au coeur même de l'espace et d'évoluer à des vitesses relativistes...

Un voyage de trente-deux années-lumière. Un voyage sans retour. Et tous le savent. Tel est le prix que sont prêts à payer ces pionniers d'une ère nouvelle...

Fiche de lecture

« L’événement différa quelque peu au regard des étoiles. Elles virent une masse floue frappée par un objet d’une vitesse et d’une densité incroyables. Des forces hydromagnétiques s’emparèrent des atomes pour les bousculer, les ioniser, les fusionner. Des radiations s’embrasèrent. L’objet s’entoura d’une aura météoritique. Au cours de l’heure que dura son passage, il creusa un tunnel dans la nébuleuse. Ce tunnel s’élargit bientôt sous l’effet d’une onde de choc en expansion croissante, qui détruisit toute stabilité sur son passage, projetant tout azimut des gouttes et des lambeaux de substance. S’il s’était trouvé là des embryons de soleil et de planètes, jamais ils ne naîtraient. » 

« Tau Zéro » est un roman de Poul Anderson paru en 1970. C’est pour moi ma première immersion dans ses écrits, et j’en ressors tout à fait satisfaite.
 
Aux côtés de pionniers d’une ère nouvelle, Poul Anderson nous plonge dans un huis-clos fort bien construit au cœur du vaisseau Leonara Christina. Tandis que le temps à bord s’écoule « normalement », celui à l’extérieur s’écoule à une vitesse qui défie les lois de notre esprit.
 
Ce voyage de non-retour est intelligemment présenté, avec un scénario qui alterne de manière plus ou moins égale entre hard SF (accessible ici à toutes et tous) et l’histoire des protagonistes à bord du navire. Les aspects scientifiques de cette mission sont bien expliqués. Quant aux doutes et aux problèmes immédiats auxquels sont confrontés les membres de l’équipage, ils sont amenés avec beaucoup de réalisme. Le tout est vraiment fort bien réfléchi, et aussi, très bien écrit.
 
En conclusion, j’ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture et je suis contente d’avoir enfin eu le temps de lire un ouvrage de Poul Anderson. « Tau Zéro » est un excellent roman de Science-fiction, à la fois captivant et vertigineux. 

On en parle ailleurs


Koyolite Tseila
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𝗟𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘𝗦 𝗘𝗧𝗢𝗜𝗟𝗘𝗦 𝗘𝗦𝗧 𝗨𝗡 𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗦𝗔𝗡𝗦 𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗖𝗜𝗧É. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝘇 𝗻𝗼𝘀 𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗹𝗲𝘀, 𝗺𝗮𝘁𝗲𝗹𝗼𝘁𝘀 ? 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗱𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗮𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 !

💬Commentaires

1.Posté par Bernard VIALLET le 11/01/2014 22:06 | Alerter
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CCRIDER
Nous sommes au 23ème siècle.
50 hommes et femmes quittent la Terre à bord du Leonora Christine, (un vaisseau spatial révolutionnaire qui fonctionne avec de l’énergie récupérée dans l’espace) pour atteindre une planète située à 30 années-lumière. L’appareil se déplacera environ à la vitesse de la lumière. A bord, le temps subjectif sera ralenti. Pour l’équipage, ce voyage d’une durée réelle de trente ans ne prendra qu’une décade.
Mais le système de décélération du vaisseau est gravement endommagé lors d’une collision avec un nuage de poussières interstellaires. L’accélération se poursuit donc inexorablement jusqu’à atteindre la vitesse de la lumière, Tau Zéro. Et voilà le vaisseau qui fonce à travers les galaxies. A bord, ce ne sont plus les décades, mais les éons qui filent en un clin d’œil. Une fois parti aussi loin dans le temps et dans l’espace, est-il encore possible de revenir ?
Un pur roman de science-fiction, « l’ultime » aux dires de James Blish, « son meilleur » à ceux de l’auteur lui-même. Toute la problématique, pour ne pas dire l’essence même de la conquête et de la colonisation de l’espace, est posée de façon toute scientifique. Comment gérer des distances aussi phénoménales ? Comment s’y retrouver dans le rapport espace-temps et même dans le temps des milliards d’années du cosmos alors que seulement quelques semaines ou quelques mois défilent à l’intérieur de la carlingue ? Les personnages sont attachants particulièrement ceux de Carl Reymont, l’Inspecteur courageux, d’Ingrid Lindgren, le Premier Officier et d’Ai-Ling, la scientifique amie de Carl qui a une telle grandeur d’âme qu’elle en arrive à s’effacer devant Ingrid qui fut le précédent amour de Carl. En plus des réalités scientifiques, Anderson a su s’attacher à développer toute une palette de sentiments humains dans cet étrange et passionnant huis-clos.

2.Posté par . MAESTRO le 12/01/2015 15:49 | Alerter
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Maestro
50 êtres humains, tous volontaires et triés sur le volet, sont en route pour une planète lointaine afin d'y établir une colonie. Avec la nouvelle propulsion permettant d'atteindre des vitesses relativistes, la durée du trajet vécue par les passagers est acceptable. Mais un incident survient et, privé de système de freinage, le vaisseau semble condamné à une course éternelle à des vitesses toujours plus grandes.

Construit sur un scénario de naufragés spatiaux plutôt classique, Tau Zéro se démarque néanmoins grâce à quelques originalités. Tout d'abord, il y a cette donnée de base que la Terre est dirigée par la Suède ! C'est peut-être anecdotique, mais quand on a visité la Suède et qu'on connaît un peu la mentalité suédoise, ça colore le récit.... qui est écrit par un Suédois.

Ensuite, il y a la nature du vaisseau et de sa propulsion. Franchement, pour un bouquin qui a plus de 30 ans, c'est assez bien vu ! La description des effets relativistes est cohérente. On est très proche de la toute meilleure hard-SF. Et donc, j'ai un regret : la description du vaisseau me laisse sur ma fin. J'aurais aimé avoir une immersion plus forte, me promener dans les coursives. Dommage !

Enfin, il y a cette fin métaphysique. Et là, je trouve que pour un physicien Poul Anderson prend quelques libertés avec le Big Bang. Ce n'est pas tant le concept de Rebounce qui me dérange, que le fait que le vaisseau puisse y survivre. Je doute fort que quoi que ce soit puisse garder son intégrité dans cette soupe de quarks. Quant à rester à la périphérie, ça n'a tout simplement aucun sens si on a bien compris l'expansion de l'univers.

Ceci dit, mon plus gros regret vient du huis clos, que je trouve trop dominant par rapport aux autres éléments. Il y a des personnages qui craquent, d'autres qui tiennent le coup, des couples qui se font et se défont, des tensions et des réconciliations. Ce n'est pas trop ce que je cherche dans un roman de SF, ni dans rien de manière générale : je n'aime pas l'introspection.

En conclusion, Tau Zero est un bon roman qui, selon moi, loupe de peu le qualificatif de "extraordinaire" à cause des choix de l'auteur.

3.Posté par Southeast.Jones le 04/02/2018 18:22 | Alerter
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Un pur chef-d'oeuvre de hard-science ! Sans doute LE roman de science-fiction que tout amateur du genre se doit de lire, ma note : 30 sur 10 !

4.Posté par Bernard ROUX le 21/11/2019 08:35 | Alerter
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BFjrla
En termes de hard SF, je pense qu'on fait difficilement mieux que ce tau zéro. Surtout avec la postface de l'immense Roland Lehoucq.
Pour compléter les différents avis, je me concentrerai ici sur deux points : la fin et l'ambiance.
La fin du roman contredit ce que la physique moderne a appris sur l'évolution de l'Univers. Il faut dire que le roman date de 1970 et les découvertes en question de 2011 (c'est Roland Lehoucq qui le dit donc c'est vrai). On ne peut donc pas en vouloir à Poul Anderson de s'être planté. Par contre, ce qu'on peut lui reprocher, c'est de penser, dans un roman aussi précis scientifiquement parlant, qu'il est possible de traverser un tel événement juste en passant sur les bords. Ce point est complètement délirant et je le soupçonne de s'être arrangé avec la cohérence pour simplement rendre une happy end à son histoire. Ce qui est un pont positif en ce qui me concerne, car à part dans les travailleurs de la mer (roman de Victor Hugo qui n'a rien à voir avec de la sf), j'ai toujours détesté les fins tragiques.
Donc la fin est un peu dissonante avec le reste. Mais surtout, en dehors de cet aspect de cohérence, je trouve qu'elle arrive trop vite, de façon trop précipitée et mériterait un développement beaucoup plus ample que quelques pages, en particulier sur la décélération mais aussi sur la construction d'un monde nouveau. OK, ce n'était pas le thème du roman, mais quand c'est bon, on en redemande forcément.
En revanche, je tiens à dire que sur la quatrième de couverture, il y a un spoil digne de celui du problème à trois corps. Mais le plus intéressant, c'est que ce spoil n'est absolument pas dérangeant. Une aventure qui va les conduire aux limites de l'univers et même au-delà? ça fait truc à deux balles, limite de discussion de bar quand le vocabulaire ne suffit pas à retranscrire un sens poussé de l'exagération. On peut apprécier le talent de cette expression, car il s'agit d'un vrai spoil mais dont on ne prend la pleine mesure qu'en lisant le livre.
Et c'est bien là tout le talent de M Anderson : arriver à faire prendre pleinement conscience de la demesure de la réalité (démesure illustrée dans la postface de Roland Lehoucq où l'on voit, comme dirait Christophe Galfard que l'Univers est bien à portée de main) par palier, petit à petit, en confrontant l'humain et l'humanisme à cette échelle et sans s'interdire l'immensité des possibilités. On est dans un livre sérieux, à bord d'un navire fleuron de ce que l'humanité (gouvernée par la s...

5.Posté par Erwelyn CULTURE MARTIENNE le 27/03/2020 10:22 | Alerter
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erwelyn
On nous y raconte l'expédition d'une cinquantaine de scientifiques vers les coins les plus reculés de l'univers à la recherche d'une planète viable. Si l'objectif premier, Beta Virginis, est bien défini, la rencontre entre le vaisseau et une nébuleuse endommage leur moyen de propulsion. Dans l'impossibilité de décélérer, le Leonora Christina, en perpétuelle accélération se retrouve à traverser les galaxies à des vitesses effroyables.
Roman vertigineux car il en appelle à des notions de temps et d'espace tellement incroyables que même le lecteur, avec la plus grande détermination, en a le vertige. L'aventure spatiale qui en découle n'a aucune équivalence "humaine". Seuls les scientifiques arrivent sans doute à effleurer le gigantisme de la chose. Et scientifique, est aussi ce récit. Très scientifique. De la hard-science pure, complexe, difficilement accessible pour les novices. Toutefois, sans comprendre toutes les théories astronomiques et relativistes exposées ici, il n'y a aucune difficulté à en saisir les conséquences. Au lecteur profane de faire au moins cet effort, quitte à sauter quelques passages plus ardus pour se concentrer sur les implications psychologiques sur l'équipage que Poul Anderson maîtrise aussi à merveille.
Au travers de personnages charismatiques, l'aventure humaine prend alors le relais de la science. Les questionnements sur la pérennité de l'espèce humaine, sur l'enfermement, l'errance, la procréation, le suicide, la religion, l'organisation sociale donnent de la profondeur à ce microcosme.
Tau Zero est donc un grand roman scientifique et humain.
A noter qu'une postface de Roland Lehoucq est sensée vulgariser les différentes théories et applications évoquées par l'auteur. Je dois avouer que cela reste complexe. Mais elle est intéressante car elle confirme le soin d'Anderson à être au plus près de la réalité scientifique.

6.Posté par Djackdah NIELLE le 10/04/2020 18:45 | Alerter
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Djackdah
Sur la couverture de mon édition (Pocket) il est noté "l'un des meilleurs romans de SF jamais écrits", et il faut croire que le marketing fait bien les choses puisque c'est la première chose que j'ai vu et qui m'a donné envie de l'acheter. En second je vois le nom de l'auteur, Poul Anderson, et je me souviens que j'avais beaucoup aimé le premier tome de la Patrouille du Temps il y a quelques années. Donc forcément je l'achète (oui je suis faible et impulsif 😂, je n'ai même pas lu la 4ème de couverture...) et le laisse trainer dans un coin de bibliothèque, jusqu'à hier.
Je ne vais pas m'embêter à répéter ce que notre Capitaine ou mes précédents camarades ont déjà dit, ils l'ont très bien fait, mais plutôt donner un sentiment personnel. Ce livre m'aura tenu tout peine une journée, j'ai été embarqué dans cette aventure au confin de l'espace, j'ai eu peur pour l'équipage, j'ai été heureux avec eux, déprimé quand ils l'étaient, j'étais un des cinquante... Et maintenant je suis triste, je dois les laisser continuer seul leur chemin.
Même si le livre a été écrit il y a maintenant 50 ans, à aucun moment le décalage entre notre vie actuelle et ce que l'auteur a imaginé n'est choquant tant c'est bien écrit. De la SF qui traverse le temps et reste agréable à lire malgré nos progrès technologiques est un vrai bonheur, et finalement l'accroche sur la couverture n'est pas si loin de la vérité que ça...

7.Posté par Hélène DESTREM le 30/06/2020 16:07 | Alerter
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HeleneD
A force d'en entendre du bien par-ci par-là, j'ai fini par craquer, tout comme Djackdah. Reçu en avril, pendant le confinement, je n'ai pu le lire que ces jours-ci (confinement n'a pas été égal à "repos", pour moi...).

Pour ce qui est de la forme :
Dès le début, j'ai été surprise par la façon de présenter les dialogues : guillemets et tirets sont utilisés simultanément. Au fil du roman, ils sont même utilisés sans logique. Il est alors très difficile de distinguer qui parle, ou quand quelqu'un poursuit une phrase. Pour une édition de 2014, je trouve cela bien dommage. Ce choix typographique a rendu ma lecture très pénible jusqu'à la fin. Mon conseil de correctrice d'édition : l'usage des tirets cadratins (tirets longs) suffit, pour les dialogues.

Pour ce qui est du fond :
J'ai trouvé les quatre premiers chapitres poussifs : mous, lents, les présentations des personnages m'ont fait craindre de finir par m'y perdre si l'auteur en présentait trop. Heureusement, il s'est limité, mais j'ai tout de même eu du mal à m'y retrouver : tous sont évoqués par leur nom de famille, et non par leur prénom - ou rarement. Cette façon de mentionner les personnages m'a empêchée de me les représenter, de me les approprier : c'était comme si je les observais de loin, sans jamais vraiment faire partie de leur histoire. De plus, l'auteur ne nous permet pas de savoir grand-chose des uns et des autres. Il nous livre quelques bribes de temps à autre, mais les personnages restent hors de portée, avec leurs mystères. On finit heureusement par comprendre pourquoi chacun a agi comme il l'a fait, mais plus en étant observateur qu'en étant lecteur impliqué dans le récit, et je trouve ça dommage.

A la page 80, quand j'ai vu la formule mathématique du calcul du facteur tau dans le texte, j'ai pensé à ce roman comme à une encyclopédie en astrophysique condensée et romancée. J'ai beaucoup apprécié que l'auteur alterne les passages d'explications scientifiques et les passages concernant la vie de l'équipage. Cela a évité au roman de s'enliser dans les histoires intimes des uns et des autres, qui, elles-mêmes, ajoutaient un peu d'action dans ce long voyage.

Le roman m'a donc beaucoup plu jusqu'au chapitre 19. Car à partir de là, c'est parti en cacahuète.
Je cite une partie du commentaire de Maestro, car il traduit ma pensée :
"Enfin, il y a cette fin métaphysique. Et là, je trouve que pour un physicien Poul Anderson prend quelques libertés avec le Big Bang. Ce n'est pas tant le concept de Rebounce...

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