Parution originale 2000 | Traduction française 2020
“Je n’avais jamais vu la nuit. Je n’avais jamais vu les étoiles. Je n’avais jamais vu le printemps, ni l’automne, ni l’hiver. Je suis né à la fin de l’Ère du freinage. La Terre venait tout juste d’arrêter de tourner.”
Lorsque les astrophysiciens découvrent que la conversion de l’hydrogène en hélium s’est accélérée à l’intérieur du Soleil, ils comprennent que notre étoile est sur le point de se transformer en une géante rouge qui absorbera de manière inéluctable la Terre. Pour contrer cette extinction programmée de l’humanité, les nations se regroupent pour mettre en branle un projet d’une ambition folle : élaborer des moteurs gigantesques afin de transformer la planète bleue en véritable vaisseau spatial et de l’emmener à la recherche d’une nouvelle étoile…
Dans cette novella écrite en 2000, Liu Cixin manifeste déjà tout le talent que l’on retrouvera à l’œuvre dans la trilogie du Problème à trois corps. Disponible sur Netflix sous le titre The Wandering Earth, l’adaptation cinématographique qui en fut tirée en 2019 se hissa au troisième rang du box-office mondial.
Lorsque les astrophysiciens découvrent que la conversion de l’hydrogène en hélium s’est accélérée à l’intérieur du Soleil, ils comprennent que notre étoile est sur le point de se transformer en une géante rouge qui absorbera de manière inéluctable la Terre. Pour contrer cette extinction programmée de l’humanité, les nations se regroupent pour mettre en branle un projet d’une ambition folle : élaborer des moteurs gigantesques afin de transformer la planète bleue en véritable vaisseau spatial et de l’emmener à la recherche d’une nouvelle étoile…
Dans cette novella écrite en 2000, Liu Cixin manifeste déjà tout le talent que l’on retrouvera à l’œuvre dans la trilogie du Problème à trois corps. Disponible sur Netflix sous le titre The Wandering Earth, l’adaptation cinématographique qui en fut tirée en 2019 se hissa au troisième rang du box-office mondial.
Fiche de lecture
Nous sommes les enfants du soleil, nous lui devons la vie, nous déterminons toute notre existence face à son rayonnement. Son énergie encourage l’apparition d’êtres vivants, son apport de lumière entretient la chaleur nécessaire pour que notre planète subsiste grâce à ses points d’eau qu’il purifie par ses rayons UV. Le climat, la photosynthèse des végétaux, tous ses enchaînements naturels créent un milieu écologique, environnemental, soumis à ses propriétés scientifiques. Même nos comportements se lient à sa présence. Pourtant, tout peut s’évaporer sous un phénomène dit de transformation de notre étoile en « géante rouge ». Recroquevillée sur ses dernières réserves d’hydrogène qui accélèrent sa conversion en hélium, l’absorption de la Terre est inévitable.
La nouvelle de Liu Cixin reste un enchantement très particulier. La Hard-Science sous la plume du chinois envisage un apaisement, évitant une description technologique trop hardie en faveur d’une écriture poétique sensible. La fin des temps, dans son regard science-fictionnel, s’harmonise au sein d’un esprit survivaliste où l’espoir d’un renouveau s’affine par la résilience. Une nouvelle ère (ère du freinage) s’annonce comme décisionnaire pour sauver l’humanité. Il faut accepter les pertes pour que la Terre ne s’embrase pas.
Le choix du genre catastrophe s’associe à la plausibilité d’un tel évènement. Comme si le globe terrestre était une « boule de neige » secouée par la fatalité.
Le récit, enrichi par une idée complètement incroyable ; suspendre la rotation de la Terre, nous fait faire le tour du propriétaire d’une planète ravagée. Le but des gouvernants est de matérialiser la planète en un véhicule s’arrachant de son orbite et de celle du soleil pour atteindre une autre étoile, provoquer une réalité s’acheminant vers le retour de la normalité. La fabrication de puissants propulseurs alimentés par les montagnes concassées du versant chinois et américain poussera la Terre vers ce chemin chaotique.
Liu Cixin nous fait vivre cette progression vers l’horreur en employant une imagerie hors norme, avec des mots hypnotiques, savamment ancrés dans une définition paradoxalement positive.
Les contraires s’attirent dans cette drôle de perspective. On perçoit le doux parti pris de s’affilier au mouvement du Solarpunk. Tout en dénonçant la pensée unilatérale vouée à ce changement, l’écrivain emploie des allégories autour des communautés se débarrassant de toute religiosité devant un paysage ressemblant soit au purgatoire, soit au paradis.
Ce processus communautaire ressemble à un état mondial visant l’intérêt général. C’est aussi pour certain, le moyen de donner un sens à leur vie, de conclure à l’impensable vérité.
Le choix du genre catastrophe s’associe à la plausibilité d’un tel évènement. Comme si le globe terrestre était une « boule de neige » secouée par la fatalité.
Le récit, enrichi par une idée complètement incroyable ; suspendre la rotation de la Terre, nous fait faire le tour du propriétaire d’une planète ravagée. Le but des gouvernants est de matérialiser la planète en un véhicule s’arrachant de son orbite et de celle du soleil pour atteindre une autre étoile, provoquer une réalité s’acheminant vers le retour de la normalité. La fabrication de puissants propulseurs alimentés par les montagnes concassées du versant chinois et américain poussera la Terre vers ce chemin chaotique.
Liu Cixin nous fait vivre cette progression vers l’horreur en employant une imagerie hors norme, avec des mots hypnotiques, savamment ancrés dans une définition paradoxalement positive.
Les contraires s’attirent dans cette drôle de perspective. On perçoit le doux parti pris de s’affilier au mouvement du Solarpunk. Tout en dénonçant la pensée unilatérale vouée à ce changement, l’écrivain emploie des allégories autour des communautés se débarrassant de toute religiosité devant un paysage ressemblant soit au purgatoire, soit au paradis.
Ce processus communautaire ressemble à un état mondial visant l’intérêt général. C’est aussi pour certain, le moyen de donner un sens à leur vie, de conclure à l’impensable vérité.