Terrien, prends garde ! (format numérique) @ Le Bélial'
Présentation
Joel Weatherfield est un génie, un véritable prodige, télépathe même. Un surhomme, presque. Le voilà cependant à vivre, tel un homme des bois, au fin fond des forêts de l’Alaska, loin du reste de l’humanité. Pour trouver un moyen de contacter les siens. Car Joel Weatherfield n’est pas exactement humain…
Note
Cette nouvelle est extraite du recueil Barrière mentale et autres intelligences.
Fiche de lecture
« Autour de lui, la forêt d’Alaska était tranquille. Une légère brise du soir faisait bruire les pins sombres et glissait le long de ses joues, fraîche présence solitaire dans la paix ambiante. Quelque part des oiseaux pépiaient en s’apprêtant à dormir, et les moustiques émettaient un petit vrombissement aigu en tournoyant hors du cercle enchanté que maintenait le produit protecteur inodore qu’il avait élaboré. A part ça, seul s’entendait le crissement sourd de ses pas sur le tapis ancien d’aiguilles de pin. Après deux ans de silence, les vibrations d’une présence humaine produisaient le long de ses nerfs l’effet d’une formidable clameur. »
« Terrien, prends garde ! » est une nouvelle de Poul Anderson datant de 1951. D'une petite quarantaine de pages, elle est sympathique et très agréable à lire. Elle a pour thématique la quête de l'identité et l'intelligence.
J'ai apprécié de suivre le développement mental de Joel Weatherfield au coeur de la forêt d'Alaska, un isolement dans le but de lui permettre de comprendre qui il est, et d'où il vient réellement, loin de la société des hommes qui lui est devenue totalement insupportable.
Cette nouvelle est très bien écrite et en peu de lignes, le lecteur s'attache au personnage principal, malgré son attitude peu engageante envers autrui. Mais quand on sait ce qu'il est, on ne peut que mieux appréhender le sens de son comportement et compatir à son mal de vivre parmi nous, dans un monde qu'il qualifie d'insipide.
La chute de cette histoire est ce qu'elle est, on l'appréciera ou un peu moins, comme c'est le cas pour moi. Peut-être parce que je l'ai trouvée un peu facile et que j'aurais bien voulu en savoir d'avantage sur le peuple de Joel Weatherfield. Peut-être aussi parce que son rêve était aussi devenu le mien... : trouver les siens !