George Smith est un patient d’un genre un peu particulier. Ses psychiatres hésitent d’ailleurs à le laisser quitter l’hôpital, tant il semble sain d’esprit. Mais le doute n’est pas permis : il y a bien quelque chose d’étrange, chez lui. Il n’y a pourtant rien de mal à aimer la chasse ; et bien d’autres ont des difficultés avec les femmes. Alors quoi ? Et si la vérité était tout simplement inimaginable ?
Suivi de la nouvelle : Je répare tout
On a tous besoin de quelqu’un qui sait tout réparer. Mais personne n’a jamais eu besoin de lui. Cela changera sûrement avec elle. D’ailleurs, il va lui montrer, il faudra bien qu’elle s’en rende compte.
Un peu de ton sang et la nouvelle Je répare tout partagent une thématique commune et sont deux petits bijoux d’horreur psychologique. Âmes sensibles s’abstenir !
Suivi de la nouvelle : Je répare tout
On a tous besoin de quelqu’un qui sait tout réparer. Mais personne n’a jamais eu besoin de lui. Cela changera sûrement avec elle. D’ailleurs, il va lui montrer, il faudra bien qu’elle s’en rende compte.
Un peu de ton sang et la nouvelle Je répare tout partagent une thématique commune et sont deux petits bijoux d’horreur psychologique. Âmes sensibles s’abstenir !
Fiche de lecture
Je n'oublierai jamais la profonde impression que je ressentis lors de ma lecture de ce texte, découvert jadis dans l’anthologie réunie par Alfred Hitchcock « Histoires à faire peur » dont l’édition française, chez Robert Laffont, date de 1965.
Au sommet de son art, Theodore Sturgeon nous entraîne dans une plongée profonde au cœur de l’âme humaine et de ses perversions. « Un peu de ton sang » est, si on le veut, une histoire de vampire, mais qui transcende totalement l’idée que l’on se fait de ce thème.
Ici, le monstre reste humain, avec sa force, ses faiblesses, ses aspirations, sa quête d’une forme d’amour, même s’il est totalement fou et cruel. C’est la dérive de ce personnage que Sturgeon nous jette à la figure, en expliquant de façon clinique son cheminement meurtrier et en décrivant minutieusement ses conditions de vie. Cette évocation criante de vérité, dure, où se mêlent injustice, ivrognerie, violence conjugale, pauvreté, éclairs poignants de tendresse, décrit mieux qu’une quelconque théorie comment un être humain peut devenir une bête.
Car George, le héros de cette histoire, n’a pas sombré par hasard. Les épreuves subies dans l’enfance, la dureté de son existence quotidienne, les coups qu’il reçut gamin, son goût pour la nature – échappatoire à sa misère de tous les jours – en font à la fois un fauve et une victime. Et Sturgeon démonte cette mécanique impitoyable qui happe son héros et le rejette sur les rives du désespoir jusque dans ses plus infimes constituants.
Il démontre aussi avec son talent particulier que la recherche confuse du bonheur peut déboucher sur l’horreur. « Un peu de ton sang » fut écrit en 1961, époque où Sturgeon donnait à son œuvre une coloration très freudienne, en particulier avec un texte comme « Une fille qui en a » qui datant 1957, aurait, à mon sens, utilement complété cet ouvrage en lieu et place de « Je répare tout », connu antérieurement sous le titre de « Parcelle brillante » (1955, publiée en France en 1972 chez Casterman).
Ces périodes de remises en question, rythmées par une vie sentimentale mouvementée, ont laissé leurs empreintes sur ses récits, tant sur les plans quantitatifs que qualitatifs. Ces crises correspondaient à des pics d’activité – ou de longs silences – où finissait par s'exprimer, au terme d’un long processus intérieur, toute la complexité des sentiments qu’il éprouvait. C’est à ces occasions qu’il livra ses grands chefs d’œuvres, tel Cristal qui songe ou « Le disque de solitude », assez proches de « Un peu de ton sang » par le comportement torturé de ses personnages.
Un texte magnifique donc, ni SF ni fantastique, mais plutôt insolite, inoubliable démonstration des forces contraires qui s’exercent sur l’homme.
Au sommet de son art, Theodore Sturgeon nous entraîne dans une plongée profonde au cœur de l’âme humaine et de ses perversions. « Un peu de ton sang » est, si on le veut, une histoire de vampire, mais qui transcende totalement l’idée que l’on se fait de ce thème.
Ici, le monstre reste humain, avec sa force, ses faiblesses, ses aspirations, sa quête d’une forme d’amour, même s’il est totalement fou et cruel. C’est la dérive de ce personnage que Sturgeon nous jette à la figure, en expliquant de façon clinique son cheminement meurtrier et en décrivant minutieusement ses conditions de vie. Cette évocation criante de vérité, dure, où se mêlent injustice, ivrognerie, violence conjugale, pauvreté, éclairs poignants de tendresse, décrit mieux qu’une quelconque théorie comment un être humain peut devenir une bête.
Car George, le héros de cette histoire, n’a pas sombré par hasard. Les épreuves subies dans l’enfance, la dureté de son existence quotidienne, les coups qu’il reçut gamin, son goût pour la nature – échappatoire à sa misère de tous les jours – en font à la fois un fauve et une victime. Et Sturgeon démonte cette mécanique impitoyable qui happe son héros et le rejette sur les rives du désespoir jusque dans ses plus infimes constituants.
Il démontre aussi avec son talent particulier que la recherche confuse du bonheur peut déboucher sur l’horreur. « Un peu de ton sang » fut écrit en 1961, époque où Sturgeon donnait à son œuvre une coloration très freudienne, en particulier avec un texte comme « Une fille qui en a » qui datant 1957, aurait, à mon sens, utilement complété cet ouvrage en lieu et place de « Je répare tout », connu antérieurement sous le titre de « Parcelle brillante » (1955, publiée en France en 1972 chez Casterman).
Ces périodes de remises en question, rythmées par une vie sentimentale mouvementée, ont laissé leurs empreintes sur ses récits, tant sur les plans quantitatifs que qualitatifs. Ces crises correspondaient à des pics d’activité – ou de longs silences – où finissait par s'exprimer, au terme d’un long processus intérieur, toute la complexité des sentiments qu’il éprouvait. C’est à ces occasions qu’il livra ses grands chefs d’œuvres, tel Cristal qui songe ou « Le disque de solitude », assez proches de « Un peu de ton sang » par le comportement torturé de ses personnages.
Un texte magnifique donc, ni SF ni fantastique, mais plutôt insolite, inoubliable démonstration des forces contraires qui s’exercent sur l’homme.