Utopie, volume 1 @ 2023 Delcourt | Illustration de couverture @ Griffo
Will Jones vit sa meilleure vie dans le loft d'une tour high tech d'une riche métropole avec ses implants mentaux et un androïde pourvoyant à son bonheur. Son travail à l'académie historique lui plait. Il lisse les témoignages du passé pour les rendre acceptables par le tout-venant.
Mais un jour, il trouve un livre dans la poche de sa veste alors que les livres sont interdits depuis longtemps...
Rodolphe et Griffo plongent leurs lecteurs dans un monde futuriste orwellien aseptisé pour, par l'entremise d'un récit de SF très maitrisé, questionner notre monde sur ses contradictions.
Fiche de lecture
Pour un présent heureux, un passé lisse…
Résidant parmi les « Plus » - la classe supérieure de la ville - et doté d’implants qui lui assurent le bonheur, d’un code et d’un suivi pour sa protection, Will Jones est un homme heureux qui vit sans se poser de questions sur les règles intransigeantes qu’on lui impose, un numéro exemplaire dont la docilité, l’obéissance et le comportement irréprochables lui valent le privilège de se voir allouer une « Babe » de luxe, une androïde de compagnie toujours contente, disponible, bonne cuisinière et qui, munie de douces entrées, pourvoit à tous ses besoins. Ciel bleu, vie rose !
Un jour, Will Jones trouve dans la poche de sa veste un objet à la fois insolite et interdit depuis très longtemps : un livre ! Intrigué, il se demande qui a bien pu désirer le lui remettre et pour quelle raison. Il voudrait bien oublier cet incident et reprendre son train-train comme si de rien n'était, mais ce livre est le grain de sable qui va petit à petit gripper la machine bien huilée…
***
Cette bande dessinée ne manquera pas de raviver à nos souvenirs de grands classiques de la dystopie et de l’anticipation tels que Fahrenheit 451, Un bonheur insoutenable, Le meilleur des mondes, TXH 1138, 1984 … pour ne citer qu’eux. Si elle en est clairement inspirée, pour autant, elle ne fait pas dans la copie de ces œuvres. Cette histoire étant prévue en trois volumes, on peut espérer que les deux prochains nous feront sortir des sentiers battus et nous emmèneront dans une utopie, effrayante ou pas selon le parti qui sera pris, différente des schémas traditionnels.
On pourrait souhaiter de Rodolphe au scénario un peu plus d’originalité, mais ça viendra très sûrement, patience… L’ensemble, même s’il est un peu plat pour l’heure, se laisse néanmoins tout à fait suivre.
Le dessin et la colorisation de Griffo sont plaisants et contribuent fortement à marquer les ambiances. Des teintes froides dans les bleus clairs pour la partie de la ville aseptisée et sous contrôle, des tons plus verts, voire gris-sale dans les quartiers où errent les « Moins » (les autres, moins chanceux) et les « Sans » (les non-connectés), puis des couleurs beaucoup plus chaleureuses et naturelles lorsque les personnages découvrent ou ressentent de nouvelles et vraies émotions. Visuellement, ça rend bien.
Une (contre-) utopie à suivre donc. Je suis curieuse de voir sur quoi cela va déboucher…
Résidant parmi les « Plus » - la classe supérieure de la ville - et doté d’implants qui lui assurent le bonheur, d’un code et d’un suivi pour sa protection, Will Jones est un homme heureux qui vit sans se poser de questions sur les règles intransigeantes qu’on lui impose, un numéro exemplaire dont la docilité, l’obéissance et le comportement irréprochables lui valent le privilège de se voir allouer une « Babe » de luxe, une androïde de compagnie toujours contente, disponible, bonne cuisinière et qui, munie de douces entrées, pourvoit à tous ses besoins. Ciel bleu, vie rose !
Un jour, Will Jones trouve dans la poche de sa veste un objet à la fois insolite et interdit depuis très longtemps : un livre ! Intrigué, il se demande qui a bien pu désirer le lui remettre et pour quelle raison. Il voudrait bien oublier cet incident et reprendre son train-train comme si de rien n'était, mais ce livre est le grain de sable qui va petit à petit gripper la machine bien huilée…
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Cette bande dessinée ne manquera pas de raviver à nos souvenirs de grands classiques de la dystopie et de l’anticipation tels que Fahrenheit 451, Un bonheur insoutenable, Le meilleur des mondes, TXH 1138, 1984 … pour ne citer qu’eux. Si elle en est clairement inspirée, pour autant, elle ne fait pas dans la copie de ces œuvres. Cette histoire étant prévue en trois volumes, on peut espérer que les deux prochains nous feront sortir des sentiers battus et nous emmèneront dans une utopie, effrayante ou pas selon le parti qui sera pris, différente des schémas traditionnels.
On pourrait souhaiter de Rodolphe au scénario un peu plus d’originalité, mais ça viendra très sûrement, patience… L’ensemble, même s’il est un peu plat pour l’heure, se laisse néanmoins tout à fait suivre.
Le dessin et la colorisation de Griffo sont plaisants et contribuent fortement à marquer les ambiances. Des teintes froides dans les bleus clairs pour la partie de la ville aseptisée et sous contrôle, des tons plus verts, voire gris-sale dans les quartiers où errent les « Moins » (les autres, moins chanceux) et les « Sans » (les non-connectés), puis des couleurs beaucoup plus chaleureuses et naturelles lorsque les personnages découvrent ou ressentent de nouvelles et vraies émotions. Visuellement, ça rend bien.
Une (contre-) utopie à suivre donc. Je suis curieuse de voir sur quoi cela va déboucher…