Tome 1 - La Genèse de 20000 Lieues sous les Mers (2002)
Voyage sous les eaux : La genèse de 20000 lieues sous les mers @ 2002 EP éditions | Photo @ Koyolite Tseila, édition privée
Résumé
Tandis que dans les profondeurs marines, le Nautilus se rapproche de son objectif...
Découvrez Jules Verne en personnage de fiction. L'écrivain, perturbé par un énigmatique livre d'eau, semble pris d'une frénésie d'écriture. Au cours d'escales au Crotoy, de mystérieux personnages croisent sa route un petit garçon sans nom, une princesse indienne...
Et tous le conduisent à Nemo...
Nemo, la figure emblématique de sa création, qui, soudain, semble étrangement vivante. Voici la genèse de « 20000 Lieues sous les Mers »...
Fiche de lecture
Un soir de 1866, dans le Crotoy, Jules Verne est perché en haut d’un phare, contemplant la mer. Le cours de ses pensées est interrompu lorsqu’un jeune garçon fait irruption à ses côtés et lui offre un étrange colis…
Le lendemain, dans le port de Crotoy, à bord de son bateau « Le Saint-Michel », Jules Verne semble pris d’une frénésie d’écriture. Il travaille avec acharnement sur le sujet de son prochain roman, « Le Voyage sous les Eaux ». Le Saint-Michel appareille et met le cap sur l’Angleterre.
Sur le point d’accoster, le capitaine informe Jules Verne qu’il a trouvé un passager clandestin dans la cale. C’est le petit garçon rencontré au phare ! Il est orphelin, et Jules Verne décide de le faire passer pour son neveu.
A Londres, Jules Verne est présenté à Maître Daniel Wragg, l’un des plus grands artistes du monde anglo-saxon. Dans cette galerie d’art aux objets d’allure rétro-futuriste, il fait la connaissance d’une princesse indienne à la recherche de celui qui lui a donné la vie.
A priori sans rapport l’un avec l’autre, le petit orphelin et la princesse indienne semblent tous deux le conduire à Nemo, la figure symbolique de son œuvre en cours de rédaction…
Il faut savoir que l’idée du roman « 20000 Lieues sous les Mers » est venue à Jules Verne durant l’été 1865, à la suite d’une suggestion épistolaire de George Sand, amie de l’éditeur Hetzel, qui avait fort apprécié « Cinq Semaines en Ballon » et « Voyage au Centre de la Terre ». Dans une lettre adressée à l’écrivain, elle le remercie pour ces deux ouvrages et ajoute ceci :
Il n’en faudra pas plus à Jules Verne pour se lancer aussitôt dans l’écriture. Parmi les quelques titres qu’il avait hésité à donner à son roman, on trouve entre autres « Voyage sous les Eaux ».
Ici, sur un scénario de François Rivière, la BD « Voyage sous les Eaux » est divisée en 5 chapitres, et imagine la genèse de « 20000 Lieues sous les mers » par le biais de deux histoires narrées en parallèle : celle de Jules Verne en personnage de fiction, et celle de son roman, dont le personnage central, Nemo, prend vie au fil du récit. Les trames des deux histoires se recoupent progressivement, et ainsi, la fiction rejoint la réalité, et vice-versa.
Je trouve que cette œuvre de François Rivière est magistrale ! J’aime beaucoup cette omniprésence de folie créatrice, qu’elle soit associée à Jules Verne ou à Nemo. Elle se traduit tout aussi bien par l’écriture compulsive de Jules Verne, que par l’irrépressible besoin de destruction de Nemo (bateaux, calamars,…). On sent là une espèce d’obsession chez les deux protagonistes envers ce qu’ils considèrent être le chef-d’œuvre de leur vie (pour l'un, son roman, pour l'autre, son Nautilus). Jules Verne finit même par perdre pied dans la réalité pour se mettre dans la peau de Nemo. Une sorte de dédoublement de sa personnalité, qui semble également s’appliquer aux personnes qu’il côtoie. A quelque part, cette approche est un peu déroutante (Nemo était-il vraiment une représentation du côté obscur de Jules Verne ?), mais en même temps, elle est fascinante, captivante et bien menée.
Les dessins sont signés Serge Micheli. Si les décors et les couleurs me plaisent bien, j’ai par contre un peu plus de peine avec les traits anguleux des personnages. Mais bien sûr, c’est une question de goût. Visuellement, les transitions entre la genèse de l’œuvre et l’histoire de « 20000 Lieues sous les Mers » ne sont peut-être pas toujours évidentes à repérer, et le lecteur pourrait se sentir un peu perdu.
Je pense que cette bande dessinée peut s’avérer laborieuse pour qui n’a pas lu le roman de Jules Verne. En effet, son chef-d’œuvre est résumé ici à son strict minimum, parce qu’il n’est pas question d’une adaptation, mais d’une fiction autour de sa gestation. De ce fait, pour bien appréhender « Voyage sous les Eaux », et en saisir ses subtilités, il est - à mon sens – absolument nécessaire de connaître le roman « 20000 Lieues sous les Mers ». Sans quoi…
En conclusion, en tant qu’admiratrice des œuvres de Jules Verne, j’ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture autour de la genèse de « 20000 Lieues sous les Mers ». C'est une oeuvre magnifique.
PS : Cette adaptation libre se targue d’être un hommage à ce grand visionnaire qu’était Verne. L'aurait-il accepté comme tel… ?
Tandis que dans les profondeurs marines, le Nautilus se rapproche de son objectif...
Découvrez Jules Verne en personnage de fiction. L'écrivain, perturbé par un énigmatique livre d'eau, semble pris d'une frénésie d'écriture. Au cours d'escales au Crotoy, de mystérieux personnages croisent sa route un petit garçon sans nom, une princesse indienne...
Et tous le conduisent à Nemo...
Nemo, la figure emblématique de sa création, qui, soudain, semble étrangement vivante. Voici la genèse de « 20000 Lieues sous les Mers »...
Fiche de lecture
Un soir de 1866, dans le Crotoy, Jules Verne est perché en haut d’un phare, contemplant la mer. Le cours de ses pensées est interrompu lorsqu’un jeune garçon fait irruption à ses côtés et lui offre un étrange colis…
Le lendemain, dans le port de Crotoy, à bord de son bateau « Le Saint-Michel », Jules Verne semble pris d’une frénésie d’écriture. Il travaille avec acharnement sur le sujet de son prochain roman, « Le Voyage sous les Eaux ». Le Saint-Michel appareille et met le cap sur l’Angleterre.
Sur le point d’accoster, le capitaine informe Jules Verne qu’il a trouvé un passager clandestin dans la cale. C’est le petit garçon rencontré au phare ! Il est orphelin, et Jules Verne décide de le faire passer pour son neveu.
A Londres, Jules Verne est présenté à Maître Daniel Wragg, l’un des plus grands artistes du monde anglo-saxon. Dans cette galerie d’art aux objets d’allure rétro-futuriste, il fait la connaissance d’une princesse indienne à la recherche de celui qui lui a donné la vie.
A priori sans rapport l’un avec l’autre, le petit orphelin et la princesse indienne semblent tous deux le conduire à Nemo, la figure symbolique de son œuvre en cours de rédaction…
Il faut savoir que l’idée du roman « 20000 Lieues sous les Mers » est venue à Jules Verne durant l’été 1865, à la suite d’une suggestion épistolaire de George Sand, amie de l’éditeur Hetzel, qui avait fort apprécié « Cinq Semaines en Ballon » et « Voyage au Centre de la Terre ». Dans une lettre adressée à l’écrivain, elle le remercie pour ces deux ouvrages et ajoute ceci :
« Je n’ai qu’un chagrin en ce qui les concerne, c’est de les avoir finis et de n’en avoir pas encore une douzaine à lire. J’espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs de la mer et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeurs que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner. » (George Sand, citation extraite de "20000 Lieues sous les Mers", édition Le Livre de Poche, 1990)
Il n’en faudra pas plus à Jules Verne pour se lancer aussitôt dans l’écriture. Parmi les quelques titres qu’il avait hésité à donner à son roman, on trouve entre autres « Voyage sous les Eaux ».
Ici, sur un scénario de François Rivière, la BD « Voyage sous les Eaux » est divisée en 5 chapitres, et imagine la genèse de « 20000 Lieues sous les mers » par le biais de deux histoires narrées en parallèle : celle de Jules Verne en personnage de fiction, et celle de son roman, dont le personnage central, Nemo, prend vie au fil du récit. Les trames des deux histoires se recoupent progressivement, et ainsi, la fiction rejoint la réalité, et vice-versa.
Je trouve que cette œuvre de François Rivière est magistrale ! J’aime beaucoup cette omniprésence de folie créatrice, qu’elle soit associée à Jules Verne ou à Nemo. Elle se traduit tout aussi bien par l’écriture compulsive de Jules Verne, que par l’irrépressible besoin de destruction de Nemo (bateaux, calamars,…). On sent là une espèce d’obsession chez les deux protagonistes envers ce qu’ils considèrent être le chef-d’œuvre de leur vie (pour l'un, son roman, pour l'autre, son Nautilus). Jules Verne finit même par perdre pied dans la réalité pour se mettre dans la peau de Nemo. Une sorte de dédoublement de sa personnalité, qui semble également s’appliquer aux personnes qu’il côtoie. A quelque part, cette approche est un peu déroutante (Nemo était-il vraiment une représentation du côté obscur de Jules Verne ?), mais en même temps, elle est fascinante, captivante et bien menée.
Les dessins sont signés Serge Micheli. Si les décors et les couleurs me plaisent bien, j’ai par contre un peu plus de peine avec les traits anguleux des personnages. Mais bien sûr, c’est une question de goût. Visuellement, les transitions entre la genèse de l’œuvre et l’histoire de « 20000 Lieues sous les Mers » ne sont peut-être pas toujours évidentes à repérer, et le lecteur pourrait se sentir un peu perdu.
Je pense que cette bande dessinée peut s’avérer laborieuse pour qui n’a pas lu le roman de Jules Verne. En effet, son chef-d’œuvre est résumé ici à son strict minimum, parce qu’il n’est pas question d’une adaptation, mais d’une fiction autour de sa gestation. De ce fait, pour bien appréhender « Voyage sous les Eaux », et en saisir ses subtilités, il est - à mon sens – absolument nécessaire de connaître le roman « 20000 Lieues sous les Mers ». Sans quoi…
En conclusion, en tant qu’admiratrice des œuvres de Jules Verne, j’ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture autour de la genèse de « 20000 Lieues sous les Mers ». C'est une oeuvre magnifique.
PS : Cette adaptation libre se targue d’être un hommage à ce grand visionnaire qu’était Verne. L'aurait-il accepté comme tel… ?
Tome 2 - L'Île mystérieuse (2004)
Voyage sous les eaux : L'île mystérieuse @ 2004 EP éditions | Photo @ Koyolite Tseila, édition privée
Résumé
Suite et fin du cycle vernien entrepris dans « Voyage sous les eaux ».
La princesse Mikah poursuit sa quête, de Naples à la Crète, poursuivie par le médium Robert Lee.
Guidée par l'incarnation juvénile du capitaine Nemo, elle croise les naufragés d'une mission géographique, échoués sur une île mystérieuse...
Fiche de lecture
La princesse Mikah Mac Moffat, venue d’Ecosse, poursuit la quête de ses origines de Naples jusqu’en Crète, pourchassée par un étrange médium. En Crète, elle explore un labyrinthe qui l’amène à faire la rencontre du Prince Dakkar, avant de déboucher sur une île mystérieuse…
Honnêtement, je ne sais pas quoi penser de cette suite. Autant le premier tome m’a séduite, autant celui-ci me laisse perplexe…
Exit Jules Verne (qui était le personnage principal), place à la princesse. Exit la genèse sur ton de folie créatrice, place à une aventure bercée par l’étrange et le fantastique. L’ambiance est tout autre et cela peu surprendre. Néanmoins, si l’on compare « 20000 Lieues sous les Mers » et « L’Île mystérieuse », bien que les romans se suivent, ils sont effectivement d’un genre différent. Je pense que ces atmosphères ont été bien rendues au travers de ces deux bandes dessinées.
Ce qui est intéressant ici, c’est que la réalité se mêle à l’univers du roman mythique de Jules Verne. C’est par le biais d’un labyrinthe et de passages secrets que François Rivière, le scénariste, fait se rejoindre ces deux mondes.
Tout comme pour le tome précédent, si vous n’avez pas lu « L’Île mystérieuse », vous risquez d’être rapidement largués par les changements abrupts d'histoires et de décors. Donc si vous ne connaissez pas cet ouvrage, c’est une bonne occasion de le découvrir.
J’émettrai cependant une réserve : à mon sens, les dialogues sont exagérément énigmatiques, ce qui n’apporte rien au récit. Et finalement, la dernière page arrivée, je reste sur une impression de « trop peu », tout comme la princesse qui est arrivée au but sans avoir vraiment trouvé la réponse à sa question.
En conclusion, alors que le Nautilus s’enfonce pour son dernier voyage sous les eaux, moi je m’enfonce dans mon fauteuil dans un long soupir de perplexité, tandis que je referme le livre…
Suite et fin du cycle vernien entrepris dans « Voyage sous les eaux ».
La princesse Mikah poursuit sa quête, de Naples à la Crète, poursuivie par le médium Robert Lee.
Guidée par l'incarnation juvénile du capitaine Nemo, elle croise les naufragés d'une mission géographique, échoués sur une île mystérieuse...
Fiche de lecture
La princesse Mikah Mac Moffat, venue d’Ecosse, poursuit la quête de ses origines de Naples jusqu’en Crète, pourchassée par un étrange médium. En Crète, elle explore un labyrinthe qui l’amène à faire la rencontre du Prince Dakkar, avant de déboucher sur une île mystérieuse…
Honnêtement, je ne sais pas quoi penser de cette suite. Autant le premier tome m’a séduite, autant celui-ci me laisse perplexe…
Exit Jules Verne (qui était le personnage principal), place à la princesse. Exit la genèse sur ton de folie créatrice, place à une aventure bercée par l’étrange et le fantastique. L’ambiance est tout autre et cela peu surprendre. Néanmoins, si l’on compare « 20000 Lieues sous les Mers » et « L’Île mystérieuse », bien que les romans se suivent, ils sont effectivement d’un genre différent. Je pense que ces atmosphères ont été bien rendues au travers de ces deux bandes dessinées.
Ce qui est intéressant ici, c’est que la réalité se mêle à l’univers du roman mythique de Jules Verne. C’est par le biais d’un labyrinthe et de passages secrets que François Rivière, le scénariste, fait se rejoindre ces deux mondes.
Tout comme pour le tome précédent, si vous n’avez pas lu « L’Île mystérieuse », vous risquez d’être rapidement largués par les changements abrupts d'histoires et de décors. Donc si vous ne connaissez pas cet ouvrage, c’est une bonne occasion de le découvrir.
J’émettrai cependant une réserve : à mon sens, les dialogues sont exagérément énigmatiques, ce qui n’apporte rien au récit. Et finalement, la dernière page arrivée, je reste sur une impression de « trop peu », tout comme la princesse qui est arrivée au but sans avoir vraiment trouvé la réponse à sa question.
En conclusion, alors que le Nautilus s’enfonce pour son dernier voyage sous les eaux, moi je m’enfonce dans mon fauteuil dans un long soupir de perplexité, tandis que je referme le livre…