Where Do We Go From Here ? | 1971

Anthologie (non-traduite en français) éditée par Isaac Asimov

Par | 13/10/2022 | Lu 493 fois




Photo @ Bruno Blanzat | Collection privée
Isaac Asimov maintains that science fiction has potential as an inspiring and useful teaching device and proves it with this selection of classic short stories.

Each story was chosen for its scientific content as much as for its literary merit and each is followed by Dr. Asimov’s own comments on the problems and questions created.

Introduction

En 1971, Isaac Asimov publie une sélection de dix-sept nouvelles avec l’idée que la SF pourrait constituer un outil éducatif, susceptible d’éveiller la curiosité et amener des étudiants à s’interroger sur leurs centres d’intérêts, voire déterminer la suite de leur carrière.

L’ancien prof de biochimie nous avertit cependant que ces nouvelles ne sont scientifiquement valables que pour les standards de leur temps. Qu’importe, une histoire de SF tord toujours délibérément un principe scientifique pour servir l’intrigue, que ce soit fait par un auteur calé en sciences ou un parfait ignorant : « une loi naturelle ignorée ou dévoyée peut soulever plus d’intérêt, parfois, qu’une loi de la nature bien expliquée. Les événements de l’histoire sont-ils possibles ? Sinon, pourquoi ? Et en cherchant, l’élève en apprend parfois davantage sur la science qu’au long de nombreux cours académiques. » (*)

Le propos pourrait alimenter les détracteurs de l’infodump, ceux qui reprochent à Kim Stanley Robinson, par exemple, de faire de la « décharge informationnelle ».

Asimov nous propose donc dix-sept nouvelles, toutes garanties de première qualité, mais de niveaux scientifiques différents. Pour chacune d’entre elles, le maître se fend d’un petit commentaire d’expert ès sciences après le récit, et propose quelques questions pour pousser la réflexion. Parfois, cela ressemble un peu trop à des énoncés de problèmes de maths, ce qui nous pousse à passer très vite à la nouvelle suivante.
 
(*) Les citations sont traduites par moi-même.

1 - A Martian Odyssey, Stanley G. Weinbaum (1934)

Comme quelques autres nouvelles du recueil, celle-ci se déroule sur ou autour de Mars. Ici, il s’agit d’un trio d’explorateurs. L’un d’eux raconte aux deux autres son périple à travers la planète rouge après une panne de véhicule. En chemin, il rencontre Tweel, une sympathique créature qui l’accompagne dans son aventure. On pense aux Navigateurs de l’infini (1925) et aux Xipéhuz (1887), avec la pointe d’humour qui faisait défaut à Rosny, notamment dans les commentaires des coéquipiers, un Américain bourru et un franco-allemand à l’accent incertain.

La nouvelle date de 1934, nous précise Asimov, l’une des premières à traiter des extraterrestres de façon réaliste, à la différence de l’anthropomorphisme habituel. En 1969, elle fut classée deuxième meilleure nouvelle de tous les temps par la Société des Écrivains de SF d’Amérique. Il y en a eu d’autres depuis qui ont pu lui ravir le titre.

2 - Night, Don A. Stuart (1935)

L’astronaute Bob s’envole dans une sorte de ballon sonde. Au sol, l’équipe militaire suit les opérations, quand l’appareil choit et s’écrase. Au départ, le corps de Bob est introuvable, puis on le découvre loin du crash. On le croit mort, gelé, mais il revient à lui et raconte que tout là-haut, à 45 000 pieds d’altitude (presque 14 km), il s’est retrouvé projeté des milliards d’années dans le futur, à la fin de l’univers. La Terre est morte, le Soleil aussi, de même que Mars, Jupiter, Saturne, jusqu’à Neptune, où un faible reliquat d’énergie permet à des machines de subsister. Elles soignent Bob dans une immense cité, morte elle aussi. Il apprend alors que le moindre atome d’hydrogène a été consommé dans tout le système solaire. Bob est renvoyé à son époque pour être le prophète de cette fin ultime.

L’auteur, sous le pseudonyme de Don A. Stuart, est en fait John W. Campbell, l’éditeur du magazine Astounding Science Fiction, figure de l’âge d’or de la SF américaine et promoteur de la hard science.

3 - The Day is Done, Lester Del Rey (1939)

Le dernier Néandertalien, recueilli par une tribu florissante d’hommes de Cro-Magnon, a tout de l’autochtone amérindien : un spécimen gardé à peine vivant pour l’édification des foules, symbole d’un passé obscur, réduit à la mendicité. L’histoire était assez novatrice pour son temps, quand on croyait encore que Néandertal avait disparu par la force des lois de l’évolution : à partir d’un premier squelette difforme, on s’était forgé l’image d’un individu devenu inapte, en concurrence avec le grand et fort Cro-Magnon. On avait fait à tort d’un cas une généralité. L’histoire explore plutôt l’idée de l’assimilation, rappelant que Néandertal et Cro-Magnon sont tous deux des Homo Sapiens, nos ancêtres à tous. Nous descendons donc tout autant de l’un et de l’autre.

Cela reste cependant une histoire assez sombre : les derniers Néandertaliens délaissent leur mode de vie nomade pour se fixer aux abords de la proto-civilisation de Cro-Magnon qui se sédentarise. Ravages de la domesticité sur le sauvage.

4 - Heavy Planet, Milton A. Rothman (1939)

Une histoire très hard science, son auteur l’ayant écrite pendant ses études de physique. Sur une planète à la gravité monstrueuse, des factions de forces égales se font la guerre. Chacune cherche donc à dégager un avantage technique ou stratégique qui renverserait la donne, jusqu’à l’échouage d’un vaisseau vraisemblablement terrien. À son bord, une source d’énergie énorme, un truc en rapport avec les atomes (tiens, tiens ? qu’est-ce que ça peut bien être ?) dont il va falloir s’emparer.

5 - And he built a crooked house, Robert A. Heinlein (1940)

Ma préférée des dix-sept nouvelles du recueil. Un architecte blasé et un peu fou décide de construire à son meilleur ami une maison sur la base d’un tesseract. Bien avant Avengers, un récit tordant et tordu qui confronte des bourgeois américains à l’incompréhensible. J’ai pensé à Cube, mais aussi au Haut-Lieu de Serge Lehman. La tension monte au fur et à mesure où les murs deviennent hostiles, et ce sont les réactions de ces personnes ordinaires qui donnent à la nouvelle son souffle et son charme.
Pour ceux qui, comme moi, ont du mal à visualiser un cube en quatre dimensions, les explications d’Asimov en fin de récit sont bien pratiques et fort éclairantes.

6 - Proof, Hal Clement (1942)

Kron, pilote solarien d’astronef, devise mentalement avec un Sirien (natif du système de Sirius B) à propos de son monde, ou plus précisément de sa civilisation, suspendue en orbite d’une étoile dont ils exploitent le neutronium (matière faite de neutrons en contact, nous dit Asimov) (*). Lorsqu’ils le convertissent en énergie, celle-ci est si forte que n’importe quelle cité qui serait bâtie trop près ne le supporterait pas, c’est pourquoi ils vivent à bonne distance.

Kron raconte alors l’histoire de sa race, forcée d’évoluer vers une civilisation technologiquement avancée par la confrontation avec un ennemi extraterrestre à peine plus fort qu’elle. L’affrontement à forces égales entre Solariens et Siriens préfigure alors une guerre froide des étoiles.

La curiosité de cette histoire, c’est le récit d’une mission de Kron, au cours de laquelle il découvre de la vie alien dans une étoile.

Cette nouvelle est la première publiée par son auteur, alors tout jeune homme, devenu plus tard professeur de sciences à la Milton Academy.
 
(*) Le neutronium est en réalité un élément hypothétique de numéro atomique 0, ce serait la forme la plus dense sous laquelle se trouverait la matière, il faudrait imaginer qu’on fait tenir le soleil dans un-dixième de son volume. « Il peut également renvoyer à un état extrêmement dense de la matière qui ne peut exister que sous les énormes pressions qu'on retrouve au cœur des étoiles à neutrons ; c’est un état de la matière dont plusieurs aspects sont actuellement mal compris. Le terme n’est pas utilisé dans la littérature astrophysique officielle, mais apparaît régulièrement dans la SF. En dépit de l’extrême instabilité du neutronium à des pressions normales, les auteurs de science-fiction le décrivent souvent comme un matériau stable. » (Wikipedia) On retrouve le neutronium plusieurs fois dans les différentes nouvelles du recueil. Il semblait très à la mode à cette époque.

7 - A Subway Named Mobius, A. J. Deutsch (1950)

Véritable enquête policière autour d’une ligne de métro bostonienne qui a disparu mystérieusement. Tout le monde se gratte la tête : le circuit ferré est fermé, rien n’explique que la rame soit sortie d’une manière ou d’une autre. La seule explication possible, c’est qu’elle est toujours là, mais qu’on ne la voit pas. Le scientifique qui résout l’énigme utilise comme image le ruban de Möbius.

Le titre est une allusion à la pièce de Tennessee Williams, Un tramway nommé Désir, mais le personnage principal n’a rien à voir avec Marlon Brando. Il faudrait plutôt comprendre que Möbius est le nom de la station impossible par laquelle passe le métro, comme le tramway de Williams s’arrête rue Desire à la Nouvelle-Orléans.

8 - Surface Tension, James Blish (1952)

L’équipage d’un vaisseau-graine échoue non loin de Tau Ceti, sur la planète Hydrot, recouverte d’eau. Des vaisseaux comme celui-là, il y en a des centaines dans l’univers qui ont pour mission d’ensemencer des mondes lointains, pour y faire vivre des êtres humains modifiés, adaptés à leur nouvel environnement. Ils utilisent pour cela la panatropie, une technologie assez sophistiquée.

Or, l’équipage que nous découvrons sur Hydrot a endommagé son équipement, leurs ressources leur font défaut, et leur espérance de vie sur cette planète inhospitalière est réduite à un mois. Un mois pour implanter durablement une forme de vie intelligente sur Hydrot, et mourir sans être sûr que ça tienne.

Quelques générations plus tard, on retrouve une civilisation d’êtres humains pas plus grands qu’un micron, parfaitement adaptés à cette planète, et vivant au fond d’une mare. Ils se transmettent de clone en clone les techniques héritées de leurs créateurs, et vivent en petite société structurée comme une tribu, où la science confine à la religion (*).

Ces micro-humains perpétuent les rêves de conquête à leur échelle, affrontent des micro-organismes devenus krakens, et finissent par sortir de leur flaque pour découvrir le reste de l’univers.
 
(*) On peut rappeler ici la troisième loi de Clarke : des formes de technologie si évoluées que cette dernière serait indiscernable de la magie.

9 - Country Doctor, William Morrison (1953)

Sur Mars, le docteur Meltzer est tiré de son lit en pleine nuit pour une urgence. De très mauvais gré, il se rend au spatioport, persuadé que ça va encore être une intervention vétérinaire. Dure vie du médecin de campagne, qui doit soigner autant les hommes que les bêtes.

Grosse surprise à son arrivée, le crash n’a fait que des blessés légers. Le militaire qui l’a fait venir le conduit alors voir son patient : une vache spatiale (« space-cow »), embarquée sur Ganymède, et qui occupe les deux tiers du vaisseau. Elle a été nommée ainsi par manque d’idée, car ça ne vit pas dans l’espace et ça ne ressemble pas du tout à une vache. Néanmoins, l’animal ne va pas bien, il faut que le docteur Meltzer l’examine et le soigne.

Problème : personne n’en a jamais eu ni vu dans le moindre zoo. Pas moyen de faire une prise de sang, ni de la faire entrer dans une cabine de radiologiste. Meltzer va devoir se débrouiller tout seul, et endurer les remontrances de son épouse.

Très bonne histoire, très drôle et très réaliste, dont je ne dévoile pas le twist final.

10 - The Holes Around Mars, Jerome Bixby (1954)

Encore une histoire martienne. Au cours de l’une des premières expéditions vers la planète rouge, le commandant Allenby sort du vaisseau et s’apprête à fouler le sol martien pour la première fois. Finalement, il trébuche sur un trou et s’écroule. En se redressant, il porte son attention sur le fameux trou et fait une découverte : c’est un rond parfait creusé dans la roche. En regardant à travers, il voit plus loin un autre trou dans une autre roche, un autre encore dans une plante. Le groupe qui l’entoure, un biologiste, un botaniste, un photographe, un géologue, le pilote et quelques autres, se met à débattre de l’origine du trou. Janus, le photographe n’en démord pas : c’est un truc religieux. De toute manière, on n’a jamais vu de lignes parfaites dans la nature, pas même la ligne courbe d’un rond.

Qu’à cela ne tienne, la troupe retourne au vaisseau pour suivre cette chaîne de trous. Stupéfaction : il y en a tout autour de la planète. La scène ultime de rencontre avec un village martien, digne de l’homme blanc face à l’autochtone africain et qui ne comprend rien à rien, débouche sur une explication clairement et complètement farfelue, qui m’a fait beaucoup rire : la découverte de Bottomos, la troisième lune de Mars.

Dans son commentaire, Asimov salue le talent de pianiste de l’auteur, puis démonte assez sévèrement l’invraissemblabilité scientifique de son histoire.

11 - The Deep Range, Arhur C. Clarke (1954)

Don Burley patrouille à bord de son sous-marin de poche dans les eaux glacées de l’Atlantique Nord. Un tueur sévit dans les parages, il doit garder son troupeau, entre « vase pélagique » et « hauteurs stratosphériques de l’océan ». Assisté de Benj et Susan, les marsouins de berger, il protège un banc de baleines, attaquées par un requin du Groenland géant (près du double de ceux d’aujourd’hui). Don Burley mène sa mission à bien et s’en retourne à son vaisseau d’attache, le Herman Melville.

Très intéressante nouvelle, axée à 99 % sur le côté western de l’action, le cow-boy devenu « whale-boy », avec une explication contextuelle livrée en quelques phrases à la toute fin : l’humanité s’étant retrouvée à court de ressources terrestres, elle doit se retourner vers l’océan pour sa survie. Les fermes de plancton nourrissent désormais les cheptels de baleines, qui fournissent à l’homme des tonnes de viande, d’huile et de lait.

S’il reconnaît que Clarke est l’un des meilleurs auteurs de SF « scientifiques » Asimov se lance néanmoins dans un rapide calcul qui tend à pondérer l’optimisme du texte sur l’opportunité de vivre d’une économie baleinière. Petit plaidoyer végétarien pour ma part que me permet Asimov : selon lui 10 % seulement de la matière absorbée par un être vivant se retrouve à disposition pour l’être vivant supérieur dans la chaîne alimentaire. Résultat : les milliards de tonnes de plancton ne produisent que des millions de tonnes de protéine de baleine : n’aurait-on pas intérêt à nous nourrir directement de plancton ? Asimov va plus loin : l’accroissement démographique observé au XXe siècle laisse supposer que les ressources apparemment pléthoriques des océans s’épuiseront également très vite.

12 - The Cave of Night, James E. Gunn (1955)

« À 8h00, après le coucher du soleil et quand le ciel s’obscurcit, regardez en l’air ! Il y a un homme là-haut, où aucun homme n’est allé. Il est perdu dans la caverne de nuit… »

Cet homme, c’est Reverdy L. McMillen, lieutenant de l’US Air Force, pilote d’avion et de fusée, le premier homme dans l’espace, bloqué en orbite, sans moyen de redescendre. Le narrateur, un ami écrivain du héros, voudrait faire son apologie, chanter ses louanges, tresser ses lauriers, ne serait-ce que pour la prouesse technique : « il s’agissait de se libérer de la tyrannie de la Terre, cette mère jalouse qui avait ligoté ferme ses enfants par les fils de dentelle de la gravité » (on croirait que c’est chanté par Jipé Nataf).

Le cas de Rev devient alors cause nationale et internationale, il faut sauver le soldat Rev. Nouvelle prouesse de l’humanité : en quelques semaines à peine, on improvise une mission de sauvetage qui décolle de Cocoa Beach, en Floride (au sud de Cape Canaveral qui n’existait pas encore à l’époque). Trop tard, Rev a manqué d’oxygène quelques minutes seulement avant leur arrivée. Le vaisseau devient son tombeau sacré, inviolable, et le memento mori des futurs astronautes.

Oui mais voilà que le narrateur croise plus tard un homme sur Times Square, le sosie de Rev…

Le commentaire d’Asimov remet en perspective, après les exploits des années 50-60, l’intérêt de la conquête spatiale et la partialité des foules : si le maronné avait été Russe, aurait-il bénéficié de la même ferveur populaire ?

13 - Dust Rag, Hal Clement (1956)

Longue et fastidieuse histoire de deux astronautes qui ont un problème de poussière sur leur visière sur la lune. Sans intérêt.

14 - Pâté de foie gras, Isaac Asimov (1956)

En français dans le texte, le pâté de foie gras annoncé sera compliqué à déguster. Il s’agit de l’histoire de Ian Angus McGregor, honnête fermier texan, qui écrit sans cesse au gouvernement pour se plaindre que les œufs pondus par son oie n’éclosent pas. De guerre lasse, on y dépêche un employé du ministère de l’agriculture qui comprend assez vite le problème : l’oie pond des œufs en or…

Pour un cours complet de chimie permettant une telle merveille, la nouvelle se suffit à elle-même, et se lit aussi facilement qu’une recette de cuisine. Mais il faudra nécessairement compléter par l’article commun de Fabrice Chemla et Roland Lehoucq dans le Bifrost n°105, et ouvrant la voie à une filiation avec les super-héros, ceux du moins qui présentent les caractéristiques de réacteurs nucléaires vivants.

15 - Omnilingual, H. Beam Piper (1957)

Longue nouvelle, très intéressante, sur un groupe d’archéologues qui fouillent les ruines d’une civilisation martienne disparue des milliers d’années avant l’apparition du premier homme sur Terre. L’action est centrée sur Martha Dane, qui s’échine à déchiffrer les maigres fragments dont elle dispose. Ses collègues sont assez pessimistes : même si elle trouvait l’équivalent d’une pierre de Rosette, il faudrait des années, voire des siècles, pour amorcer le début d’une compréhension de la langue martienne disparue. Malgré tout, de nouvelles découvertes vont lui permettre de progresser plus vite que ce qu’on attendait.

Les tâtonnements et les avancées de Martha Dane sont captivants (*), y compris quand elle se prend la tête avec son supérieur qui considère ses recherches comme une perte de temps et d’argent. Quand il lui dit que, de toute manière, ce qui avait peut-être un sens à l’époque des Martiens, ne veut plus rien dire aujourd’hui, la réponse de Martha est merveilleuse : « le sens n’est pas une chose qui s’évapore avec le temps, il signifie tout autant maintenant qu’il a toujours signifié, nous n’avons simplement pas encore appris à le déchiffrer. »

Le questionnement final d’Asimov est pas mal non plus : « L’intelligence est-elle de l’intelligence, ou en existe-t-il de différentes sortes qui peuvent se révéler mutuellement incompréhensibles ? »
 
(*) Ces linguistes et tous les écrits de l’anthologie sont l’occasion de constater une fois de plus que les anglophones sont meilleurs latinistes que les Français, puisqu’ils font l’effort d’accorder les mots employés : « millenia », « nuclei », sans parler de i.e. ou de q.e.d. (beaucoup plus classe que CQFD)…

16 - The Big Bounce, Walter S. Tevis (1958)

Nous sommes à San Francisco, le jeune scientifique Farnsworth a conçu une balle rebondissante qui, si on la fait rebondir, rebondit. Cependant, en dépit des lois 1 et 2 de la thermodynamique, la balle ne rebondit pas jusqu’à épuisement progressif de son énergie utile, au contraire, elle rebondit de plus en plus vite, de plus en plus haut, et de plus en plus fort. Face à cette source d’énergie exponentielle et quasi-inépuisable, Farnsworth et son ami vont tenter d’en trouver un usage domestique, en vue d’un développement industriel, et peut-être faire fortune.

17 - Neutron Star, Larry Niven (1966)

Encore une histoire de neutronium ! Cette fois, c’est Beowulf Shaeffer, ancien pilote au chômage et fauché, qui se trouve abordé par un groupe d’aliens, représentants d’une grande compagnie industrielle, sur la planète We Made it (On y est arrivé). Dans un environnement à la Resnick, le gars est embauché dans une mission-suicide pour élucider le mystère des étoiles à neutron.

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