La Belgica à l'ancre au Mont Wilson, Antarctique | Par http://www.photolib.noaa.gov/htmls/corp2838.htm. Originally from "Resultats du Voyage du S. Y. BELGICA en 1897-1898-1899 .... Rapports Scientifiques ... Travaux Hydrographiques et Instructions Nautiques" by G. Lecointe, 1903. P. 110. Plate XI., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=33964
Nous sommes en 1884 en Norvège. Un petit trois-mâts de 30m sur 6,5m voit le jour. Son nom : « La Patria ». Il est construit avec trois sortes de bois : le pin, le chêne et le chlorocardium rodiei - un bois extrêmement dur - et est équipé d’un moteur de 35cv. Le navire est utilisé pour la chasse au phoque et à la baleine jusqu’en 1896.
Repéré cette année-là à Sandefjord par Adrien de Gerlache de Gomery, un explorateur belge, ce dernier étudie l’embarcation et estime qu’avec quelques renforts de coque supplémentaires, le navire conviendrait parfaitement à son projet : l’exploration du pôle Sud.
C’est ainsi qu’en 1897, avec l’appui de la Société royale belge de géographie, l’Académie royale, ainsi que la presse belge, Adrien de Gerlache obtient le soutien du gouvernement.
Le navire est donc acheté et les travaux de renforcement - consistant à blinder la proue et le gouvernail afin de pouvoir résister à la glace - modifient quelque peu ses dimensions (34m sur 7,5m). Il prend le nom de « La Belgica ».
Le pôle Sud est une région très peu (si ce n’est pas du tout) explorée et malgré les grandes puissances voisines, il semble que ce soit le projet d’Adrien de Gerlache qui est le plus plausible tellement il est bien préparé.
Le navire est lourdement chargé : 160 tonnes de charbon, plusieurs tonnes de vivres stockées dans des boîtes en fer blanc et un laboratoire de 4,5m sur 3,5m avec tous les instruments nécessaires à l’exploration.
Repéré cette année-là à Sandefjord par Adrien de Gerlache de Gomery, un explorateur belge, ce dernier étudie l’embarcation et estime qu’avec quelques renforts de coque supplémentaires, le navire conviendrait parfaitement à son projet : l’exploration du pôle Sud.
C’est ainsi qu’en 1897, avec l’appui de la Société royale belge de géographie, l’Académie royale, ainsi que la presse belge, Adrien de Gerlache obtient le soutien du gouvernement.
Le navire est donc acheté et les travaux de renforcement - consistant à blinder la proue et le gouvernail afin de pouvoir résister à la glace - modifient quelque peu ses dimensions (34m sur 7,5m). Il prend le nom de « La Belgica ».
Le pôle Sud est une région très peu (si ce n’est pas du tout) explorée et malgré les grandes puissances voisines, il semble que ce soit le projet d’Adrien de Gerlache qui est le plus plausible tellement il est bien préparé.
Le navire est lourdement chargé : 160 tonnes de charbon, plusieurs tonnes de vivres stockées dans des boîtes en fer blanc et un laboratoire de 4,5m sur 3,5m avec tous les instruments nécessaires à l’exploration.
C’est ainsi qu’Adrien de Gerlache réunit le tout premier équipage scientifique international de l’Histoire, dans cette époque de concurrence aux découvertes des dernières terres encore inexplorées. Il le sélectionne soigneusement :
Le commandant de Gerlache dans sa cabine | Par Auteur inconnu — unclear; may be Adrien de Gerlache (1902), Quinze mois en Antarctique, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=216002
- 4 officiers de marine (3 Belges, 1 Norvégien)
- 1 géologue (norvégien)
- 1 docteur en médecine aussi photographe (américain)
- 1 géologue océanographe météorologue (polonais)
- 1 physicien du globe (belge)
- 1 météorologue (polonais)
- 1 naturaliste (français)
- 2 mécaniciens (français et belge)
- 6 matelots (5 Norvégiens, 1 Belge)
- 1 mousse (belge)
- 1 cuisinier (belge)
Le 16 août 1897, « La Belgica » quitte le port d’Anvers destination l’Antarctique. Les prélèvements et études commencent déjà au large de la Terre de Feu en Argentine, dernière limite avant les eaux polaires.
Le 22 janvier 1898, le bateau affronte une violente tempête et emporte le matelot norvégien Karl-August Wiencke (1877-1898).
Début février, arrivée dans les îles du Shetland du Sud. De nombreuses mesures sont effectuées et déterminent que l’Antarctique est bien un continent à part entière dissocié du continent sud-américain.
Le 22 janvier 1898, le bateau affronte une violente tempête et emporte le matelot norvégien Karl-August Wiencke (1877-1898).
Début février, arrivée dans les îles du Shetland du Sud. De nombreuses mesures sont effectuées et déterminent que l’Antarctique est bien un continent à part entière dissocié du continent sud-américain.
Mesure des courants sous-marins | Par Adrien de Gerlache — Adrien de Gerlache (1902), Quinze mois en Antarctique, p185, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=215960
Adrien de Gerlache voulant faire des mesures durant un an plus au sud dans la mer de Weddell, son projet est modifié. Il prend alors la direction de Terre Victoria et la mer de Ross et découvre, par la même occasion, un détroit entre les îles de l’archipel de Palmer. Ce détroit sera baptisé Détroit de la Belgica mais son nom sera finalement changé en Détroit de Gerlache.
Plusieurs escales à terre permettent aux différents scientifiques d’étudier la faune (pingouins, phoques, oiseaux) et la flore (principalement des mousses et lichens). De nouvelles variétés de plantes et d’animaux seront répertoriées.
Plusieurs imprécisions de la carte géographique sont aussi remarquées et corrigées et divers phénomènes météorologiques sont très précisément étudiés : arcs-en-ciel, halos (cercles de lumières), etc.
Plusieurs escales à terre permettent aux différents scientifiques d’étudier la faune (pingouins, phoques, oiseaux) et la flore (principalement des mousses et lichens). De nouvelles variétés de plantes et d’animaux seront répertoriées.
Plusieurs imprécisions de la carte géographique sont aussi remarquées et corrigées et divers phénomènes météorologiques sont très précisément étudiés : arcs-en-ciel, halos (cercles de lumières), etc.
Le 18 février 1898, Adrien de Gerlache découvre un autre passage à travers la banquise. Il demande alors à l’emprunter, espérant découvrir d’autres terres encore plus au sud. « La Belgica » s’enfonce vers l’inconnu et au début mars, le navire se retrouve complètement bloqué dans la glace. L’équipage est alors contraint à un pénible hivernage, une expérience qui n’a encore jamais été réalisée à l’époque.
La Belgica dans la banquise | Par Adrien de Gerlache — Adrien de Gerlache (1902), Quinze mois en Antarctique, p171, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=215899
Un an coincés dans la glace
Durant cet emprisonnement, cette année de calvaire, l’équipage continue - malgré tout - ses recherches, ses relevés (surtout météorologiques, précieux sur une année complète), découvre la riche faune marine, différents planctons et même des fossiles, éponges et coraux.
La santé de l’équipage ne va pas en s’améliorant et le Belge Émile Danco – le physicien du Globe - meurt d’une crise cardiaque le 5 juillet 1898 (1869-1898).
La santé de l’équipage ne va pas en s’améliorant et le Belge Émile Danco – le physicien du Globe - meurt d’une crise cardiaque le 5 juillet 1898 (1869-1898).
Le médecin de bord Frederik Cook | Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=215989
Roald Amundsen et Engelbret Knudsen sur la banquise en 1899 | Par Frederick Cook — Flickr: Roald Amundsen og Engelbret Knudsen, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17998993
Le 14 mars 1899, après un an, « La Belgica ». est enfin libérée des glaces. Le navire remet le cap vers la Belgique en se ravitaillant à la Terre de Feu et est de retour à Anvers le 5 novembre avec dans ses cales, ses précieuses découvertes.
Cette expédition mondialement reconnue a ouvert les portes de l’Antarctique. De nombreuses conférences internationales ont suivi dont la Commission de la Belgica, avec 78 experts internationaux et plusieurs ouvrages scientifiques ont été rédigés :
Cette expédition mondialement reconnue a ouvert les portes de l’Antarctique. De nombreuses conférences internationales ont suivi dont la Commission de la Belgica, avec 78 experts internationaux et plusieurs ouvrages scientifiques ont été rédigés :
- En 1900 : « Expédition antarctique belge. Sous le Commandement d’A. de Gerlache, 1897-1899 »
- Entre 1901 et 1949 : 10 volumes « Expédition antarctique belge. Résultats du voyage du S.Y. Belgica en 1897-1898-1899 sous le commandement d’A. de Gerlache de Gomery. Rapports scientifiques publiés aux frais du gouvernement belge »
- 1902 : « Quinze mois dans l'Antarctique de 1902 » d’Adrien de Gerlache lui-même.
- 1900 : « Through the first Antarctic night, 1898-1899 » par Frederick Cook, le médecin et photographe de bord
« La Belgica » continuera son service avec plusieurs voyages au pôle Nord et les mers du Groenland en 1905 où Adrien de Gerlache, accompagné de Philippe duc d’Orléans, découvre un banc de sable inconnu que les deux hommes baptisent le Belgica Bank.
En 1907, le trois-mâts se retrouve de nouveau bloqué dans la banquise, cette fois-ci en Arctique, sans gravité.
En 1909, retour au Groenland mais côté Est, au Spitzberg, toujours avec le duo Gerlache-Philippe duc d’Orléans.
En 1907, le trois-mâts se retrouve de nouveau bloqué dans la banquise, cette fois-ci en Arctique, sans gravité.
En 1909, retour au Groenland mais côté Est, au Spitzberg, toujours avec le duo Gerlache-Philippe duc d’Orléans.
Du courage jusqu'au bout...
Revendu en 1916, le navire appartient au Syndicat norvégien du Spitzberg. Il est alors rebaptisé Isfjord et sert au transport de charbon. Il passe ensuite à une entreprise de transformation du poisson et finit comme dépôt de munition flottant au début de la Deuxième Guerre mondiale.
Les bombardements allemands viendront à bout du valeureux bateau en 1940 au large de Harstad en Norvège…
En 1990, des plongeurs découvrent l’épave à 22 mètres de profondeur. Elle ne sera identifiée officiellement qu'en 2006 comme étant « La Belgica ». En août de cette année-là, une équipe de plongeurs belges retourne récupérer quelques éléments du navire trop abîmé pour être renfloué.
Un deuxième navire océanographique du nom de « Belgica A962 » appartenant à la Marine belge est en service depuis 1984. Il va d’ailleurs bientôt être remplacé par le « RV-Belgica II » prochainement.
Au moins, quelques-uns s’inquiètent encore pour notre environnement…
Les bombardements allemands viendront à bout du valeureux bateau en 1940 au large de Harstad en Norvège…
En 1990, des plongeurs découvrent l’épave à 22 mètres de profondeur. Elle ne sera identifiée officiellement qu'en 2006 comme étant « La Belgica ». En août de cette année-là, une équipe de plongeurs belges retourne récupérer quelques éléments du navire trop abîmé pour être renfloué.
Un deuxième navire océanographique du nom de « Belgica A962 » appartenant à la Marine belge est en service depuis 1984. Il va d’ailleurs bientôt être remplacé par le « RV-Belgica II » prochainement.
Au moins, quelques-uns s’inquiètent encore pour notre environnement…
Le A962 Belgica (2003) | Par Hans Hillewaert (Lycaon) — LtCdr Peter Ramboer (Belgian Marine), CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1644463