Le rock est affaire de gandins nostalgiques ou de papys capitalistes qui ne songent qu'à relever les compteurs. Et les icônes du grand écran, nos Marlon Brando et nos James Dean, ne sont plus que de vulgaires people à la gloire périssable et aseptisée. Le rock et le cinéma étaient nos dernières épopées, et elles ont pris un sacré coup de vieux.
Mais, depuis un demi-siècle, une autre légende pop, bien vivace celle-ci, s'écrit à coups de pixels et de kilooctets entre pizzas et nuits blanches. Les arbitres du bon goût culturel peuvent bien froncer le nez : l'histoire des jeux vidéo est de l'étoffe dont on fait les légendes.
C'est ce que démontre Harold Goldberg, journaliste affûté et gamer passionné, insider aux premières loges (il était chez Sony au moment de la sortie fracassante d'EverQuest) et initiateur jamais ésotérique (phobiques du PC et oies blanches du joystick, ce livre s'adresse à vous autant qu'au geek qui a décimé tous les boss).
AYBABTU balaie toute l'histoire du jeu d'une plume trempée dans la caféine du joueur insomniaque. Le plombier moustachu nippon dont la casquette rouge et la salopette ont fait le tour du monde, les hordes d'orques d’EverQuest, la bestiole loufoque de Crash Bandicoot autant de créatures à la fois familières et merveilleuses, mythiques en un mot.
Mais de Space Odyssey et des temps fabuleux de la genèse vidéoludique au raffinement anxiogène de Bioshock, les vrais héros sont autant sur les écrans que dans les studios de développement ou derrière les bureaux. On croise ainsi Nolan Bushnell, showman né et fondateur d’Atari, Roberta Williams, femme au foyer et visionnaire géniale, et toute une galerie de portraits fascinante et bigarrée...
Alors insérez la disquette, pardon, ouvrez le livre et entrez dans l'aventure. En plus vous êtes sûrs d’arriver au dernier niveau.
Mais, depuis un demi-siècle, une autre légende pop, bien vivace celle-ci, s'écrit à coups de pixels et de kilooctets entre pizzas et nuits blanches. Les arbitres du bon goût culturel peuvent bien froncer le nez : l'histoire des jeux vidéo est de l'étoffe dont on fait les légendes.
C'est ce que démontre Harold Goldberg, journaliste affûté et gamer passionné, insider aux premières loges (il était chez Sony au moment de la sortie fracassante d'EverQuest) et initiateur jamais ésotérique (phobiques du PC et oies blanches du joystick, ce livre s'adresse à vous autant qu'au geek qui a décimé tous les boss).
AYBABTU balaie toute l'histoire du jeu d'une plume trempée dans la caféine du joueur insomniaque. Le plombier moustachu nippon dont la casquette rouge et la salopette ont fait le tour du monde, les hordes d'orques d’EverQuest, la bestiole loufoque de Crash Bandicoot autant de créatures à la fois familières et merveilleuses, mythiques en un mot.
Mais de Space Odyssey et des temps fabuleux de la genèse vidéoludique au raffinement anxiogène de Bioshock, les vrais héros sont autant sur les écrans que dans les studios de développement ou derrière les bureaux. On croise ainsi Nolan Bushnell, showman né et fondateur d’Atari, Roberta Williams, femme au foyer et visionnaire géniale, et toute une galerie de portraits fascinante et bigarrée...
Alors insérez la disquette, pardon, ouvrez le livre et entrez dans l'aventure. En plus vous êtes sûrs d’arriver au dernier niveau.
Fiche de lecture
En 1991, le studio Toaplan sortit sur la console Sega Megadrive le jeu Zero Wing, adaptation de la version en borne d’arcade. Pour le rendre facilement exportable, le jeu a été traduit en Anglais.
Problème, la traduction était de très mauvaise qualité. En particulier, la phrase « All your base are belong to us », que l’on traduirait en Français par « Toute votre base sont nous appartient », a donné, grâce à ses initiales, l’acronyme AYBABTU, devenu depuis à la fois symbole des mauvaises traductions et porte-étendard des jeux vidéos. C’est ce titre qu’Harold Goldberg a choisi de donner à son livre, en référence à ce qui est maintenant un mème sur Internet.
De « Tennis for two », programmé sur un oscilloscope en 1952, jusqu’à nos jours, l’auteur passe en revue plusieurs étapes majeures de l’histoire du jeu vidéo.
C’est après de nombreuses entrevues avec les personnes concernées qu’il a reconstitué quelques unes des plus intéressantes pages de l’univers vidéoludique :
Problème, la traduction était de très mauvaise qualité. En particulier, la phrase « All your base are belong to us », que l’on traduirait en Français par « Toute votre base sont nous appartient », a donné, grâce à ses initiales, l’acronyme AYBABTU, devenu depuis à la fois symbole des mauvaises traductions et porte-étendard des jeux vidéos. C’est ce titre qu’Harold Goldberg a choisi de donner à son livre, en référence à ce qui est maintenant un mème sur Internet.
De « Tennis for two », programmé sur un oscilloscope en 1952, jusqu’à nos jours, l’auteur passe en revue plusieurs étapes majeures de l’histoire du jeu vidéo.
C’est après de nombreuses entrevues avec les personnes concernées qu’il a reconstitué quelques unes des plus intéressantes pages de l’univers vidéoludique :
- Comment Nolan Bushnell a créé Atari.
- Comment Roberta et Ken Williams ont révolutionné le jeu d’aventure ?
- Les changements permis par l’invention du CD ROM.
- La révolution des « casual games ».
Parmi d’autres, voici quelques unes des péripéties racontées par AYBABTU, toutes présentées de manière vivante, avec beaucoup d’empathie mais aussi avec un certain recul et un œil très averti (l’auteur a lui-même travaillé dans la branche jeux vidéos de Sony).
Expliquer la « grande histoire » grâce à des « petites histoires », c’est le parti pris de ce livre et c’est ce qui le rend attachant, en transformant cette période en autant d’aventures humaines, avec les réussites et les échecs qui ont contribué à faire de cette industrie ce qu’elle est maintenant.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, à découvrir ou redécouvrir ces histoires, à revoir sous un angle différent quelques noms qui ont animé mon adolescence, puis les années qui ont suivi. Pour quiconque a un peu de curiosité pour l’envers du décor, c’est un témoignage très intéressant.
Expliquer la « grande histoire » grâce à des « petites histoires », c’est le parti pris de ce livre et c’est ce qui le rend attachant, en transformant cette période en autant d’aventures humaines, avec les réussites et les échecs qui ont contribué à faire de cette industrie ce qu’elle est maintenant.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, à découvrir ou redécouvrir ces histoires, à revoir sous un angle différent quelques noms qui ont animé mon adolescence, puis les années qui ont suivi. Pour quiconque a un peu de curiosité pour l’envers du décor, c’est un témoignage très intéressant.