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Illustration et quatrième de couverture
Le cavalier sans tête revient – certes, pas en entier – sous la forme de micronouvelles. Dans ces textes courts empreints d’absurde, d'humour, d'horreur voire de poésie, il essaie de gérer ses handicaps pour se reconstruire une vie professionnelle, sociale et amoureuse et, bien sûr, récupérer cette fichue tête.
Un recueil écrit à quatre mains par deux microauteurs français, Jacques Fuentealba et Olivier Gechter, contributeurs majeurs du genre quand ils ont toute leur tête.
Un recueil écrit à quatre mains par deux microauteurs français, Jacques Fuentealba et Olivier Gechter, contributeurs majeurs du genre quand ils ont toute leur tête.
Fiche de lecture
Micro pour en faire le maximum
Je suis enivré par la lecture « nano-directive », je n’invente rien, juste une belle impression de prendre un plaisir inédit et instantané que m’inspire ce mot ; alors reprenant mes esprits, je tombe à pic sur des textes allant à l’essentiel par leurs fulgurances créatives autour de billets d’humeur à thèmes.
Avec une chute courte, pour chaque micro-texte développé, dans un mécanisme d’écriture difficile à exploiter, je me surprends à me surdoser, compiler frénétiquement de cette ambiance rafraichissante ces tas d’histoires que l’on regarde à la loupe. L’élan original de la micronouvelle, de ces multitudes de récits accrochés aux hameçons appâtant le gros poisson. Je me suis bien fait avoir et c’est tant mieux puisque depuis cette découverte je pense tout bas : « un peu ne suffit pas ». Je conviens que cette multiplicité de fusions d’idées tournant autour du thème fantastique du « Cavalier sans tête » affute et caresse ma curiosité ; quelle drôle attirance suivant les annotations réfléchies et distribuées dans ce chemin tracé par la passion.
Et pourtant dans le constat que j’en fais, la seule impression qui façonne cette exaltation (je surligne exprès) de poursuivre la lecture, s’anime du fait persistant de piocher dans un sac de bonbons et de porter à sa bouche des friandises aux gouts différents, mais toutes acidulées et pétillantes sous le palais. Il faut toucher au but, mais pas en un seul coup, mais par un mitraillage imaginatif foudroyant. Voilà le contexte très prenant de faire de la nouvelle de Washington Irving une sorte de série aux épisodes textualisés sans liens structurels, sans développements d’intrigues. Ça fait peur ? Non ! C’est intriguant et fascinant dès lors que l’originalité et l’humour pointent le bout de leur nez. Les deux associés responsables de ces offrandes ne se moquent certainement pas de leur lectorat et fait de leur œuvre une expérience exceptionnellement drolatique, poétique et selon l’émotion installée philosophique.
La chance n’a rien à voir dans ces rouages littéraires, le travail engraine une rigueur infaillible.
L’imagerie révélée grâce aux réflexions et analyses étudiées des écrivaillions contextualise ces morceaux de vie en passages cinématiques. Le charme opère par l’absorption goulue de tous ces indices formant malgré eux une étrange trame ; une trame éparpillée dans un livre que vous seul décidez de rendre cohérent.
La micronouvelle esseulée
Tout d’abord les auteurs se défendent, dénonçant l’invisibilité du genre de la micronouvelle. Ils établissent un désamour nocif stoppant son expansion dans le monde de l’édition. Mal développée, tenue à l’écart du grand public, sa publication en berne, le ressentiment amer se poursuit par un martellement de certaines maisons littéraires la désignant comme un sous-genre qui ne devrait sa survie que dans le rayonnage privé. A la manière des requins-marteaux vivant dans un océan trouble, ces derniers présentent des ouvrages « convenus » pour un marché orienté et envahi spécifiquement de romans populaires loin de l’imaginaire à la française (ils préfèrent l’anglo-saxonne). Les anthologies sont ignorées et à travers elles les nouvelles et micronouvelles. Remarquant son extinction, ou de sa faible subsistance, les auteurs ont décidé de se battre et de la propulser au sein de l’autoédition.
C’est une particularité toute simple, de cet engagement, celui de montrer patte blanche envers ce quoi l’on aime, même si déprécié et inutilement placardé. Quoi que coûte sa notoriété d’écrivain ayant soif de popularité, ce qui reste une position normale dans l’objectif de survivre dans cet univers livresque ; faire partie des outsiders ne suffit pas pour faire connaitre un genre aussi peu médiatisé. « Dire la vérité » et s’engager dans un exercice de style par l’envie d’exprimer son dévouement reste dans cette présentation de textes, proches de l’article bien senti, de la prose furtive, une nécessité exemplaire de contrarier ceux qui s’en détournent « sans savoir » le travail fourni. A l’égard de ces créations sous forme de posts, du pétillement explosant ses émotions, à la lecture de ces « mini-drama-comi-tragiques » la seule phrase qui s’étendra au fond de votre esprit est l’injustice ressentie du manque d’ouverture dans le paysage terrible de la commercialisation.
Alors oui certains vont s’arracher les yeux pour se détourner violemment de l’ouvrage par réflexe butoir prétextant que ces écrivains n’ont pas l’aval de la toute-puissance éditoriale d’une maison d’édition. Qu’ils n’ont pas été marqués par le sceau rougeoyant du label prouvant la qualité de leurs écrits. L’estampille à caractère intouchable absent sur le bas d’une couverture où l’illustration laisse à désirer, la technologie présente en livre électronique comme bouclier, c’est vrai que tout ceci est une réalité, mais je veux juste préciser que ce n’est pas la peine « de mettre le feu au bébé » puisque tout le mérite leur est dû.
Ce serait une erreur de ne pas rencontrer la grande inspiration de ces deux « illuminés », Jacques Fuentealba et Olivier Gechter, sur cette piste où les micronouvelles se croisent sans adhérer à aucune consigne chronologique. Si les auteurs décomposent plusieurs thèmes en explorant la figure du « Cavalier sans tête », ils construisent une ambiance destinée à l’imaginaire et aux indices et clins d’œil s’y référents.
Ce livre reste de la pure détente souhaitée lorsque, comme moi, on se nourrit de livres. C’est un réflexe psychique et obsessionnel de cette compulsivisé maladive à tout vouloir « avaler ».
Lorsqu’on est bien dans ses chaussures à sauter de livres en livres, il est pour soi une détente de pouvoir s’oxygéner. Ne serait-ce pas la fonction de ces bulles d’air aux récits raccourcis, une sensibilité attractive piochée dans cette façon de façonner la légende du cavalier sans tête en transfigurant la nouvelle originale ?!
Pour moi c’est une évidence.
Dernier appel, mais pas micro !
Les micronouvelles rencontrées sont autant d’autos-tamponneuses dont les ossatures rembourrées ne vous blesseront jamais. Elles vous communiqueront une joie incroyable, selon si vous acceptez la décollation de son tronc, la tête du cavalier mise à toutes les sauces. Cette bousculade de textes fera rebondir les idées les plus farfelues aux plus machiavéliques, car dans cette suite de mélanges et d’échanges c’est la promotion de tout ce qui fait l’attraction de la légende mainte fois racontée en littérature, sur petit et grand écran, ainsi qu’en bande- dessinée.
Le remaniement du conte de Washington Irving ne dit qu’une seule chose ; l’affranchissement des codes empreints de verrous que la micronouvelle fait sauter un par un afin d’élargir son pouvoir libérateur sur son auditoire ; par la maitrise d’une culture qui sait se faire comprendre par sa démesure, sa malignité en injectant un esprit désinvolte sur celui qui ose voir les choses autrement.
Mon engouement pour ce livre est entier, sans m’apercevoir du temps passé, à une vitesse vertigineuse, je n’ai fait que l’écho d’une admiration qui n’a jamais failli. La perpétuité sans condamnation à s’énergiser durant des heures face à un spectacle aux feux multicolores ; voilà le cobaye que vous pouvez devenir entre les lignes tracées de manière irrationnelle de par le sujet arrangé inhabituellement.
Je dirai pour finir que la micronouvelle est une « goutte d’eau dans le seau », il en faudrait énormément pour le remplir et le faire déborder pour qu’il se fasse remarquer. Moi je bois à sa source et conseille à tout le monde de s’y désaltérer. Il s’en suivra une impression d’avoir ingurgité un élixir précieux. Les gens ont tendance à croire (j’étais moi aussi dans l’erreur) que, plus le récit est microscopique, moins il est utile de poursuivre sa lecture. Je dis donc qu’il faut casser ce mécanisme de pensée et s’offrir le feu d’artifice qu’offre cet enrichissement de tous les instants. « Les aventures du cavalier sans tête » est un coffre à trésor représenté par les mille pièces d’or reflétant une attirance fatale.
Je suis enivré par la lecture « nano-directive », je n’invente rien, juste une belle impression de prendre un plaisir inédit et instantané que m’inspire ce mot ; alors reprenant mes esprits, je tombe à pic sur des textes allant à l’essentiel par leurs fulgurances créatives autour de billets d’humeur à thèmes.
Avec une chute courte, pour chaque micro-texte développé, dans un mécanisme d’écriture difficile à exploiter, je me surprends à me surdoser, compiler frénétiquement de cette ambiance rafraichissante ces tas d’histoires que l’on regarde à la loupe. L’élan original de la micronouvelle, de ces multitudes de récits accrochés aux hameçons appâtant le gros poisson. Je me suis bien fait avoir et c’est tant mieux puisque depuis cette découverte je pense tout bas : « un peu ne suffit pas ». Je conviens que cette multiplicité de fusions d’idées tournant autour du thème fantastique du « Cavalier sans tête » affute et caresse ma curiosité ; quelle drôle attirance suivant les annotations réfléchies et distribuées dans ce chemin tracé par la passion.
Et pourtant dans le constat que j’en fais, la seule impression qui façonne cette exaltation (je surligne exprès) de poursuivre la lecture, s’anime du fait persistant de piocher dans un sac de bonbons et de porter à sa bouche des friandises aux gouts différents, mais toutes acidulées et pétillantes sous le palais. Il faut toucher au but, mais pas en un seul coup, mais par un mitraillage imaginatif foudroyant. Voilà le contexte très prenant de faire de la nouvelle de Washington Irving une sorte de série aux épisodes textualisés sans liens structurels, sans développements d’intrigues. Ça fait peur ? Non ! C’est intriguant et fascinant dès lors que l’originalité et l’humour pointent le bout de leur nez. Les deux associés responsables de ces offrandes ne se moquent certainement pas de leur lectorat et fait de leur œuvre une expérience exceptionnellement drolatique, poétique et selon l’émotion installée philosophique.
La chance n’a rien à voir dans ces rouages littéraires, le travail engraine une rigueur infaillible.
L’imagerie révélée grâce aux réflexions et analyses étudiées des écrivaillions contextualise ces morceaux de vie en passages cinématiques. Le charme opère par l’absorption goulue de tous ces indices formant malgré eux une étrange trame ; une trame éparpillée dans un livre que vous seul décidez de rendre cohérent.
La micronouvelle esseulée
Tout d’abord les auteurs se défendent, dénonçant l’invisibilité du genre de la micronouvelle. Ils établissent un désamour nocif stoppant son expansion dans le monde de l’édition. Mal développée, tenue à l’écart du grand public, sa publication en berne, le ressentiment amer se poursuit par un martellement de certaines maisons littéraires la désignant comme un sous-genre qui ne devrait sa survie que dans le rayonnage privé. A la manière des requins-marteaux vivant dans un océan trouble, ces derniers présentent des ouvrages « convenus » pour un marché orienté et envahi spécifiquement de romans populaires loin de l’imaginaire à la française (ils préfèrent l’anglo-saxonne). Les anthologies sont ignorées et à travers elles les nouvelles et micronouvelles. Remarquant son extinction, ou de sa faible subsistance, les auteurs ont décidé de se battre et de la propulser au sein de l’autoédition.
C’est une particularité toute simple, de cet engagement, celui de montrer patte blanche envers ce quoi l’on aime, même si déprécié et inutilement placardé. Quoi que coûte sa notoriété d’écrivain ayant soif de popularité, ce qui reste une position normale dans l’objectif de survivre dans cet univers livresque ; faire partie des outsiders ne suffit pas pour faire connaitre un genre aussi peu médiatisé. « Dire la vérité » et s’engager dans un exercice de style par l’envie d’exprimer son dévouement reste dans cette présentation de textes, proches de l’article bien senti, de la prose furtive, une nécessité exemplaire de contrarier ceux qui s’en détournent « sans savoir » le travail fourni. A l’égard de ces créations sous forme de posts, du pétillement explosant ses émotions, à la lecture de ces « mini-drama-comi-tragiques » la seule phrase qui s’étendra au fond de votre esprit est l’injustice ressentie du manque d’ouverture dans le paysage terrible de la commercialisation.
Alors oui certains vont s’arracher les yeux pour se détourner violemment de l’ouvrage par réflexe butoir prétextant que ces écrivains n’ont pas l’aval de la toute-puissance éditoriale d’une maison d’édition. Qu’ils n’ont pas été marqués par le sceau rougeoyant du label prouvant la qualité de leurs écrits. L’estampille à caractère intouchable absent sur le bas d’une couverture où l’illustration laisse à désirer, la technologie présente en livre électronique comme bouclier, c’est vrai que tout ceci est une réalité, mais je veux juste préciser que ce n’est pas la peine « de mettre le feu au bébé » puisque tout le mérite leur est dû.
Ce serait une erreur de ne pas rencontrer la grande inspiration de ces deux « illuminés », Jacques Fuentealba et Olivier Gechter, sur cette piste où les micronouvelles se croisent sans adhérer à aucune consigne chronologique. Si les auteurs décomposent plusieurs thèmes en explorant la figure du « Cavalier sans tête », ils construisent une ambiance destinée à l’imaginaire et aux indices et clins d’œil s’y référents.
Ce livre reste de la pure détente souhaitée lorsque, comme moi, on se nourrit de livres. C’est un réflexe psychique et obsessionnel de cette compulsivisé maladive à tout vouloir « avaler ».
Lorsqu’on est bien dans ses chaussures à sauter de livres en livres, il est pour soi une détente de pouvoir s’oxygéner. Ne serait-ce pas la fonction de ces bulles d’air aux récits raccourcis, une sensibilité attractive piochée dans cette façon de façonner la légende du cavalier sans tête en transfigurant la nouvelle originale ?!
Pour moi c’est une évidence.
Dernier appel, mais pas micro !
Les micronouvelles rencontrées sont autant d’autos-tamponneuses dont les ossatures rembourrées ne vous blesseront jamais. Elles vous communiqueront une joie incroyable, selon si vous acceptez la décollation de son tronc, la tête du cavalier mise à toutes les sauces. Cette bousculade de textes fera rebondir les idées les plus farfelues aux plus machiavéliques, car dans cette suite de mélanges et d’échanges c’est la promotion de tout ce qui fait l’attraction de la légende mainte fois racontée en littérature, sur petit et grand écran, ainsi qu’en bande- dessinée.
Le remaniement du conte de Washington Irving ne dit qu’une seule chose ; l’affranchissement des codes empreints de verrous que la micronouvelle fait sauter un par un afin d’élargir son pouvoir libérateur sur son auditoire ; par la maitrise d’une culture qui sait se faire comprendre par sa démesure, sa malignité en injectant un esprit désinvolte sur celui qui ose voir les choses autrement.
Mon engouement pour ce livre est entier, sans m’apercevoir du temps passé, à une vitesse vertigineuse, je n’ai fait que l’écho d’une admiration qui n’a jamais failli. La perpétuité sans condamnation à s’énergiser durant des heures face à un spectacle aux feux multicolores ; voilà le cobaye que vous pouvez devenir entre les lignes tracées de manière irrationnelle de par le sujet arrangé inhabituellement.
Je dirai pour finir que la micronouvelle est une « goutte d’eau dans le seau », il en faudrait énormément pour le remplir et le faire déborder pour qu’il se fasse remarquer. Moi je bois à sa source et conseille à tout le monde de s’y désaltérer. Il s’en suivra une impression d’avoir ingurgité un élixir précieux. Les gens ont tendance à croire (j’étais moi aussi dans l’erreur) que, plus le récit est microscopique, moins il est utile de poursuivre sa lecture. Je dis donc qu’il faut casser ce mécanisme de pensée et s’offrir le feu d’artifice qu’offre cet enrichissement de tous les instants. « Les aventures du cavalier sans tête » est un coffre à trésor représenté par les mille pièces d’or reflétant une attirance fatale.