Menu

Notez
Films

        




Plan 9 from Outer Space | 1959

Par | 04/08/2013 | Lu 944 fois




Plan 9 from Outer Space | 1959

Affiche et synopsis

Dans les années 1950, des extraterrestres, alarmés par la maîtrise balbutiante de l'énergie atomique, craignent que nos progrès scientifiques ne nous amènent à détruire par accident la galaxie toute entière.

Ils décident alors de prendre contact avec les gouvernements terriens afin de les persuader de renoncer à cette course à l'armement nucléaire. Peine perdue : les autorités américaines répondent par un méprisant silence avant d'ordonner à l'armée de tirer sur les soucoupes volantes.

Les extraterrestres n'ont cependant pas dit leur dernier mot. Comme aucun plan diplomatique ne semble déboucher sur une conclusion heureuse, ils décident de mettre en place le « plan 9 » qui vise à ressusciter les morts pour punir ces humains inconscients. D'inquiétants personnages hantent peu à peu les cimetières californiens : goules, femmes vampires et zombies fraîchement déterrés se mettent à harceler les résidences des alentours. Heureusement, les Américains vont se rebeller et lutter contre les extraterrestres.

Présentation

Au début des années 80, deux ans après la mort d'Ed Wood, « Plan 9 from Outer Space » a été qualifié de « pire film de tous les temps », dans la lignée de son réalisateur, épinglé « plus mauvais cinéaste de l'histoire du cinéma ». Même si ce jugement est très sévère, il n'est pas dénué de fondement : le film, comme l'essentiel de l'œuvre d'Ed Wood, est truffé de lourdes imperfections dues à un grand amateurisme.

Les décors sont en carton et ça se voit, les effets spéciaux sont très approximatifs et peu dissimulés (soucoupes volantes suspendues à des fils de nylon, feux d'artifice pour simuler des explosions, maquillage qui change de forme, etc), ce qui rend le film assez surréaliste. Une part énorme est laissée à l'imagination du spectateur : deux hommes assis sur des chaises avec un rideau en arrière-plan représentent des pilotes dans un cockpit d'avion, par exemple. Un homme qui cache le bas de son visage dans une cape noire est un vampire, mais c'est surtout la doublure du véritable acteur, décédé peu de temps auparavant. Tout sonne faux dans ce film, que ce soit le jeu des acteurs (selon les moments, surjoué ou totalement plat), la crédibilité des dialogues, ou la profondeur de l'intrigue. Rien n'est juste, rien ne fait « vrai », rien ne fonctionne. Même les quelques vedettes du casting (une présentatrice de télévision populaire, un catcheur professionnel et Bela Lugosi lui-même, grand acteur de films d'épouvante) offrent une prestation mauvaise, de même niveau que celle des acteurs moins connus.

Et pourtant, le film a un certain charme. Je n'ai pu m'empêcher de le trouver sympathique, pas désagréable à regarder. J'ai même plutôt passé un bon moment, alors que tout est mauvais, tout. Pourquoi ? Je crois que c'est la vision du « Ed Wood » de Tim Burton qui m'a permis de le comprendre : ce film a été porté avec enthousiasme. Le réalisateur s'est fait plaisir, comme un enfant à qui on offrirait un cadeau longtemps attendu. Et une bonne partie du casting semblait dans les mêmes dispositions d'esprit, soit de manière sincère, soit par amitié pour l'auteur. Au final, on est devant un film fait par une bande d'amis pour eux-mêmes et ça se sent. Et c'est contagieux. Bien sûr, pas question de s'émerveiller d'un bout à l'autre, mais on a tout du long une impression très ambiguë : « c'est mauvais mais j'aime bien ».

Ed Wood est mort d'une crise cardiaque liée à son alcoolisme, déprimé par le mépris que rencontrait chacun de ses films. Ce n'est que plusieurs années après son décès que son oeuvre - et « Plan 9 from Outer Space » en particulier - a acquis une place à part dans le cœur du public. Certes, ce sont de véritables cas d'école, des contre-exemples parfaits pour la plupart, mais de nombreux cinéphiles se sont pris d'affection pour cet auteur enthousiaste, cet éternel enfant qui a su concrétiser ses visions et les offrir à son public. C'est pour ma part ce que j'en retiens : Ed Wood était un mauvais réalisateur, « Plan 9 from Outer Space » est un mauvais film, mais je garde une image positive des deux.

Fred Vasseur
Copyright @ Fred Vasseur pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur

𝗟𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘𝗦 𝗘𝗧𝗢𝗜𝗟𝗘𝗦 𝗘𝗦𝗧 𝗨𝗡 𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗦𝗔𝗡𝗦 𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗖𝗜𝗧É. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝘇 𝗻𝗼𝘀 𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗹𝗲𝘀, 𝗺𝗮𝘁𝗲𝗹𝗼𝘁𝘀 ? 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗱𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗮𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 !

💬Commentaires

1.Posté par Thierry B. le 04/08/2013 13:51 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

ThierryB
Finalement, "Plan 9 ..." est devenu un film-culte, ce qui aurait certainement plu à son réalisateur, même si ce n'est pas pour le bonnes raisons.

2.Posté par Ichiman le 18/08/2018 14:38 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Il faisait des films à petits budgets avec amour et conviction, utilisant des chutes de films militaires, ce qui explique pourquoi des scènes nocturnes sont enchaînées avec des scènes diurnes.

Mais quand on regarde ce genre de films, c'est pour se vider le cerveau, alors on excuse les quelques défauts du film.

Nouveau commentaire :
PENSEZ A SAUVEGARDER VOTRE COMMENTAIRE SUR VOTRE PC AVANT DE L’ENVOYER ! En effet, le Galion est facétieux et parfois, l’envoi peut ne pas aboutir dans le poste de pilotage. Le transfert est réussi lorsqu’après avoir cliqué sur « ajouter », vous voyez en encadré et en rouge le texte « Votre commentaire a été posté ». SVP soignez votre orthographe, oubliez le langage SMS et ne mettez pas de liens externes ou de commentaires ne vous appartenant pas. Veuillez prendre connaissance du Règlement avant de poster votre commentaire. Le filtrage des commentaires est de rigueur sur ce site. Le Webmaster se réserve le droit de supprimer les commentaires contraires au règlement.