Sept Morts à vivre | Southeast Jones | 2019

Après "Il sera une fois", un vrai coup de coeur, j'attendais Southeast Jones au tournant avec les 7 Morts à Vivre et je dois dire qu'il ne m'a pas déçu.
Enfin si, un tout petit peu: parmi ces 7 nouvelles, il y a une histoire de dragon. Et comme le Schtroumpf grognon qui n'aime pas la salsepareille, moi je n'aime pas les histoires de dragon. Voilà. C'est ainsi. Peut-être que c'est la meilleure du monde mais pour ça, il faudra demander à quelqu'un d'autre.
Par contre, le reste m'a emballé au point que j'ai accepté d'enthousiasme de m'associer (un peu) à ce projet en réalisant la couverture et l'e-book.

Les nouvelles:

Le monde lent: une vraie pépite, une idée géniale, un thème que je n'avais jamais vu aborder, brillamment traité. Southeast n'aime pas qu'on le qualifie d'humaniste, mais qu'est-ce que ce gars est humain!

L'antre de la bête: un univers à la Jean Ray, un récit à la "début XXe". Je regrette de ne plus fumer quand je lis un truc comme ça: accompagné d'une pipe et d'un brandy, au coin du feu, et voilà un moment parfait.

Anamnèse: La mort, la vie, tout ça... mais à quoi ça rime finalement?

Mon dragon: Voilà, j'ai déjà dit.

Le temps des moissons: Et si les morts revenaient à la vie, sans pour autant être des zombies assoiffés de sang, juste des pauvres types perdus? Qu'en ferait-on? Je me suis laissé emmené par le récit, impatient de savoir ou Southeast allait m'emmener cette fois-ci. Il m'a précipité dans le gouffre d'une chute inattendue et terriblement efficace.

Dernière maison avant le paradis: Il y a des phrases qu'on aimerait avoir écrites soi-même:"Aujourd'hui c'est le 30 juillet, demain n'est pas un autre jour." Une nouvelle géniale encore, bourrée d'humour, pour décrire une situation glaçante.

Epilogue: Une fin en beauté, ambiance et cotillons, avant le coup final.

Le livre, 7 Mort à vivre, disponible chez l'auteur, Southeast Jones, et sur Amazon.

J’adore les récits fantastiques et de science-fiction, d’autant lorsqu’il s’agit de nouvelles. Et là je découvre mon bonheur avec Southeast Jones et son dernier recueil. Un beau style très personnel, intelligent et peaufiné, avec le mot juste et le sens de la formule.
Cela se lit aisément et avec plaisir, tant l’auteur parvient à dissimuler habilement la recherche d’une structure élaborée et où, comme il se doit dans une nouvelle, rien n’est superflu ni gratuit.
Certains récits racontés à la première personne, et notamment « L’Antre de la bête », nous replongent dans l’atmosphère délicieusement malsaine des Histoires Extraordinaires d’Edgard Poe, un régal !
Sept petits bijoux, à lire et à relire, qui nous démontrent, avec brio mais délicatesse, que l’on peut tourner la mort en dérision avec beaucoup d’humanité.