Les chats sont éternels | Fritz Leiber | 2021

Des chats familiers ou étranges, inquiétants ou sympathiques, des chats d’ici et des chats d’ailleurs : toutes les nuances de la psychologie féline observées avec une acuité exceptionnelle par une fine plume des genres de l’imaginaire.

Avec un merveilleux roman, Le Millénaire vert, un grand classique, depuis trop longtemps épuisé, précurseur de la « SF mythologique » à la Zelazny, l’une des novellas les plus importantes de son oeuvre, Le Navire des ombres, et dix nouvelles trépidantes, mélancoliques ou exotiques, dont six inédites, comprenant le cycle de Gummitch, Fritz Leiber nous emporte avec son regard aiguisé, son humour savoureux, ses visions hors normes auprès de la figure tutélaire de nombreux artistes comme de lecteurs et de lec­trices : le chat !

Pour la première fois, cet omnibus réunit l’ensemble des textes de SF de l’auteur qu’il consacra aux félins. Toutes les traductions ont été revues en profondeur par l’écrivain Timothée Rey, grand admirateur de l’auteur. Avec une introduction et un appareil cri­tique conséquents, il nous éclaire aussi sur l’importance des chats dans l’oeuvre de Fritz Leiber comme dans la SF.

Table des matières 
 

Dans cette édition, les nouvelles sont enrichies de notes rédigées par Timothée Rey, qui fournissent des informations substantielles pour approfondir l’analyse des textes. Ces annotations précieuses permettent aux lecteurs d’explorer davantage les subtilités et les significations cachées dans les récits. Je ne peux que vous conseiller de les lire.

Le navire des ombres est une nouvelle qui s’inscrit dans les genres fantastique et science-fiction. Elle a été publiée pour la première fois dans « The Magazine of Fantasy and Science Fiction » en juillet 1969.

L’histoire se déroule à bord de Malvent, un mystérieux navire qui semble constituer un cosmos en soi, naviguant entre les mondes et les dimensions, imagine-t-on… car cela est volontairement flou. Les passagers de ce navire sont des êtres humains, des ombres, des vampires, des loups-garous, des sorciers et un chat parlant… des êtres et des créatures énigmatiques dont les motivations et les loisirs demeurent obscures. Spar, le protagoniste, découvre peu à peu les secrets de Malvent et de ses occupants. Entre réalité et illusion, il va être confronté à des choix qui remettront en question sa perception du « monde ».

Cette nouvelle explore des thèmes tels que la dualité, l’identité et la nature de la réalité. Le style de Fritz Leiber est empreint de mystère et d’ambiguïté, le vocabulaire est recherché, les descriptions sont fines et précises créant une atmosphère captivante.

Toutefois, l’histoire est exigeante, tant le concept de ce navire est extraordinaire et complexe. Au départ, il m’aura fallu recommencer à deux ou trois reprises avant de poursuivre ma lecture, cherchant à comprendre ce que je lisais et à assimiler cette multitude d’éléments incroyables. Quelle imagination foisonnante !

Lorsque le voile du mystère se dissipe (c’est le cas de le dire), l’histoire prend alors une nouvelle dimension. La transition entre l’avant et l’après (il vous faudra la lire pour comprendre à quoi je fais allusion) est habilement menée.

Le navire des ombres est une nouvelle de haut niveau. Je l’ai relue immédiatement, refusant de quitter ce vaisseau, car je souhaitais m’imprégner le plus longtemps possible de cette ambiance hallucino-envoûtante et débusquer les finesses qui m’avaient échappé.